Historique du Pays d'Aoste

Historique du Pays d'Aoste tant : Ce soir vous irez coucher à Châtillon, et demoin vous dînerez avec moi à la Cité d'Aoste ; et c'est ce qui eut lieu. L'officier lui demanda la permiSsion de se retirer chez lui : Bonaparte lui répondit qu'il çcvait déjà l'intention de le renvoyer sans échange ; et il lui fit remettre par son aide-de-camp Duroc un passeport pour aller à Paris avec un de ses soldats prisonniers, pour lui servir de domestique, et une l�ttre pour le Ministre de Police générale. Il arriva à Lausanne le 29 mai. Sur la question qu'on fit à cet officier comment il avait pu manquer une si belle occasion de faire pri­ sonnier le premier Consult de la République Française, dans les mains duquel se trouvaient en ce moment les destinées de tou, te la République et du monde entier ; il répondit naïvement : Je n'en sais rien moi-même; il est de ces moments dans la vie où l'on se 1rouve si étourdi; si aveuglé que l'on ne sait ce qu'on fait. D'ail­ leurs je ne le connaissais point pour le génémlissime, sous son habit gris et son chapeau bordé sans · pana­ che, et j'étais Io.in de soupçonner que je le rencontre­ rais presque seul sur ces horribles rocher1:1, moi qui le croyais si loin de là ainsi que son armée. Il est vra;i que parfois, pendant notre conversation, je croyais apercevoir quelque ressemblance entre sa figure et le portrait de Bonaparte qu'on trouve dans la plupart des maisons en Italie; mais nous ne pouvions conce­ voir, malgré les bruits publics. qu'il osât se hasarder de passer le Grand-St-Bernard par ces temps affreux, avec une armée et surtout une artillerie que je viens de voir traverser cette montagne pàr des chemins dont les difficultés surpassent toute imagination. Aus­ si comptais-je bien · arriver à Châtillon et à la Cité d'Aoste, . sans découvrir aucun français. Au . reste j'é­ tais si harassé de f a ti g u e et de faim, n'ayant mangé

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