Historique du Pays d'Aoste

par Jean- Martin- Félix Orsières 57 depuis cinq jours que quelques pommes de terre et quelques morceaux d'un pain détestable que je trou­ vais çà et là chez de pauvre� paysans, que je n'avais plus ni force ni énergie, de même que mes soldats, et que j'éprouvais · même une sorte de plaisir secret en pensant que je serai fait prisonnier au premier instant où je vis ces généraux français que je crus d'abord suivis de leur armée. On lui demandai� ce qu'il cm­ rait fait s'il. eût su qu'il - parlait à Bonaparte. Oh ! pour lors, voyant qu'aucune troupé. ne me suivait _ , répondit­ il, j'aurais recueilli toutes mes forces, j'aurcxis ranimé mes soldats, je l'aurais enlevé avec sa petite suite, traité avec · tous les égar<ls possibles, . et probablement j'aurais été assez heureux; pour le . conduire à mon corps, parce que connaissant déjà ces chemins _ où je pouvais être soutenu par les paysans, j'avais en outre une demi-heure d'avance sur les grenadiers français qui: dans · la recherche de leur chef, auraient difficile­ merit pu découvrir quelque trace de la route que j'au­ rais prise avec lui.

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