Historique du Pays d'Aoste

Un grand nombre se prévalurent de la Constitution de 1848 pour assouvir leur rage satanique contre le Clergé et la religion. On alla jusqu'à brûler la mitre en effigie sur la place Charles - Albert. On se souvient encore des cocardes tricolores, des cortèges charlatanesques, des baptêmes cons­ titutionnels. Orsières perdait son temps à publier des opuscules pour déplorer l'ignorance du Clergé, à préconiser l'avenir radieux, la liberté, les conquêtes de la science ,la fin du fanatisme. Il était docteur en droit, membre de la Junte provinciale. proviseur du Collège, professeur de rhétorique, de littérature française, délégué scholastique : est-il étonnant au'il fût pris d'une souveraine pitié pour cette époque ténébreuse de la V allée d'Aoste. Dans toutes ses visites aux écoles il ne man­ quait" jamais de stigmatiser la croyance aux revenants. C'é­ tait sa marotte, son dada, son califourchon. Il souhaitait ln délivrance des préjugés. Avec trois autres chanoines, il ré­ clama l'abolition du for ecclésiastique ; il poussa son insa­ nité jusau'à demander à la Chambre la réforme du Semi­ naire; il voulait que l'Etat s'ingérât dans l'adoption des textes pour les élèves du Sanctuaire. Il n'eut qu'un soupir d demi-résigné sur le sort des congrégations. Ce qui l'affli­ geait, ce n'étaient ni l'exil de Franzoni et d'autres évêaues, ni les persécutions contre Mqr. Varesini, ni les spoliations cles églises, mais c'était l'Eglise endormie dans son grand sommeil séculaire. Les répliques de M. le chan. Clément Gérard l'exaspé­ raient outre mesure; il répondait par des pamphlets frisant l'hérésie ou même sentant le roussi. Il en eut huit de con- damnés : '' Le vrai curé >> ; " Quelques observations ethnolo- giques>> ; "L'Evêque selon l'Evangile»; "De la révocation arbitraire des pouvoirs d'un ecclésiastique » ; "Les étrennes de 1849 » ; " Quelle est l'influence du Clergé n ; cc Le tartufe dévoilé n; cc L'essai sur l'éducation n. Cependant une mise au

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