Historique du Pays d'Aoste

par Jean· Martln ·Félix Orsières L'aspect de ces restes d'amphithéâtre, de cette a­ rène fertilisée par le sang, avait rempli mon âme des plus douloureuses mais des plus nobles pensées. Je ' m'éloignai de ces lieux avec tristesse; peu à peu cet­ te impression s'effaça. La riante Cité d'Auguste, avec son air pur, . ses Alpes couvertes de neiges qui la do� · minent, ses prés, ses vignobles qui l'entourent, et sa Doire qui serpente · dans la Vallée, et ses . guirlandes de feuillage qui la décorent, ramena mon esprit :vers des · pensées plus gracieuses et plus douces. Je croyais voir errer dans ces lieux poétiques les grandes om­ bres d'Auguste, de Virgile, d'Horace, et toute la cour du dominateur du monde ; car ces lieux charmants lui étaient chers, En partant pour Courmayeur, combien de fois mes regards se portèrent vers l'aimable Cité! Adieu à ses clochers pittoresques, adieu à ses monuments, adieu à la Ville, fière de ses débris romains qui attestent sa splendeur passée, coquette au bord de sa jolie rivière, cril sein de sa fraîche verdure. (lei finit Ja relation du Voyageur Français). Cette Ville est bâtie à l'endroit même où le Géné­ ral Varron plaça son camp, quand par l'ordre de !'Em­ pereur Auguste il vint dans cette Vallée pour soumet­ tre les anciens Salasses qui · l'habitaient, ainsi que je. ]'ai dit dans !'Historique ci-devant. Elle présente sur ses quatre côtés les débris des r�mparts romains. Ces murs de la hauteur moyenne de 4 à 5 mètres, for­ maient un parallèlogramme à angles droits dont la longueur de l'est à l'ouest est de 384 toises (la toise est de 6 pieds). et la largeur _ du sud au ' nord dé 286 ' toi-_ ses; ce qui embrasse une étendue totale de 109.824 toises, qui était précisément celle du camp de Varron. Le noyau de ces murs est composé de gros cailloux dé · rivière granitiques et micacés, fendus par l'�uvrier, et

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