La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 1 2 Correspondance d'A. Bailly - 1 649-1650 Lettre 118 A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 1 , lett. 20/3 Destinataire: Lieu et date: Support: Autres mentions: Madame Madame Royale Paris, 30 avril 1 649 1 bifeuillet (ff. l v, 2v blancs) et 1 feuillet (f'°l v blanc) f02v: A M.R . , Le Pere Bally, 30 avril 1 649. Nostre Court s 'est partagée en deux. La plus noble portion est partie aujourd-huy pour Compiegne 1 , et l ' autre, composée du Conseil, et de M. le Chancelier son chef, pour Paris, et effectivement il vient d'arriver, et un pauvre barnabite aus­ si, accablé d'un grand rume. Le Roy a / (f°2r) fait part à tous les corps par des lettres de cachet, du dessein de son voiage, le fondant sur la necessité d ' al ler donner, par sa presence, chaleur à ses armées de Flandre; Dieu veuille que son eloignement n 'altere point la tranquilité que la paix nous fait gouter. Le peuple gronde tous-jours et les mescontents ne manquent pas de nourrir sa rage, et d 'essaier d'exciter de nouveau sa fureur2. J ' ay esté assés heureux d'entretenir en arrivant Madame de Vantelet3 et de luy 1 La décision du départ de la cour pour Compiègne, communiquée au Parlement et aux corps de ville par lettres du Roi, date du 28 avril et elle fut exécutée deux jours plus tard. La Reine et Ma­ zarin suivirent l 'am1ée en Flandre pour ne pas rentrer à Paris; ils s'établirent à Compiègne dès le début du mois de mai. Cf. J. VALLIER, op. cil., t. 1, p. 337; M. MOLÉ, op. cil., t. IV, pp. 37-39; A. CHÉRUEL, op. cit., t. III, p. 262. 2 La gazette manuscrite (ms. f. fr. 25025, f"25) rapporte plusieurs épisodes contre des partisans de Mazarin; entre autres, l'auteur dit que le 28 avril deux domestiques du Cardinal furent mal­ traités à Paris. 3 Françoise de Lux de Vantelet, morte en 1 653. Elle avait épousé Charles de Bernet, seigneur des Arpentis, conseiller et maître d'hôtel ordinaire du duc d'Orléans. Elle avait été au service de Christine de France, qui l'aimait tout particulièrement. A l 'époque, elle était première femme de chambre de la reine d'Angleterre, dont elle était la favorite; elle avait trouvé moyen de rester au­ près de la reine même après que tous les français furent chassés de sa cour. D'ailleurs, on négo­ ciait toujours pour l 'éloigner, sans succès. Elle était la maîtresse du chevalier de Jars. A la mort de

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