La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 1 2 1 1 27 Monsieur vostre tres humble, et tres obeissant serviteur en Nostre Seigneur D. Albert Bally religieux barnabite {(marge gauche en haut,rl r) Je vous envoie par avance la piece qui a fait l e plus de bruit e t mesme pendre en effigie celuy qui l ' a imprimé 1 1 • Elle est ad­ mirable, osté quelques petites fautes, faites à dessein. Je vous supplie, et pour vous, et pour moi, de la menager et de la presenter à Madame remotis arbitris, etd sur tous ceux qui ont comerce avec l ' Ambassadeur, ou l'Ambassadrice 1 2. } (f'2r) II faudroit avoir à tout moment la plume à la main pour escrire ou de nou­ velles nouvelles, ou de nouvelles circonstances des nouvelles. M. le Premier President vient de dire hautement que nous aurons la paix gene­ rale. Une persone de condition qui sort de ceans nous a dit la mesme chose, et que l 'Ambassadeur de Venise 1 3 sera le mediateur entre M. Je Prince, M. le Cardi- I I li s'agit des Soupirsfrançais sur la paix italienne de Jean Duval (C. MOREAU, op. cit., n. 3710) ; celui-ci, un ecclésiastique, était l ' auteur d'autres pièces hardiment frondeuses à succès (cf. H. CARRIER, op. cit., t. II, pp. 88, 102- 104, 26 1 ). Pour les Soupirs, ! 'éditeur Cottinet subit un procès et fut pendu en effigie le 7 mai sur la place de Grève. Bailly se réfère probablement à cet­ te pièce aussi dans la lettre du 25 juin à Saint-Thomas (cf. lett. 1 38); en effet, une édition aug­ mentée avait paru le 22 j uin, sous le titre de Soupirsfrançais redouhlés sur la paix italienne (C. MOREAU, op. cit., Il. 3709, ms. f. fr. 25025, f03 l ). 1 2 Justine de Bressac, cf. leu. 1 05, note 1 O. 13 Antonio Morosini, ambassadeur de Venise en France depuis le mois dejuin 1 648. Dans la ga­ zettemanuscrite du ms. f. fr. 25025, f033r, on lit que "Je nonce du Pape et l 'ambassadeur de Ve­ nise furent priés par la reyne d'envoyer faire la proposition comme médiateurs au comte de Pi­ gneranda, plenipotentiaire d'Esapgne, de conclure une paix ou treve entre les deux couronnes. ( ...) L'ambassadeur de Venise envoya aussitost son secretaire à Bruxelles, où ce Comte luy a res­ pondu ( ...) que les affaires de l 'Espagne avoint depuis peu changé de face, aussi bien que ceulx de France, mais d'une aultre façon, celles-là estant autant dans la prosperité, que celles-ci dans l'adversité et qu'ainsy l'on ne pouvoil rien poursuivre ny faire aucung fondement sur ce qu'avoit esté advancé à Munster. ( ...)". La proposition fut donc refusée avec dédain et le gazetier s'attar­ de à expliquer les raisons de prestige qui poussaient Mazarin à rechercher la paix avec l'Espagne. Le nonce et l'ambassadeur de Venise rentrèrent donc à la cour de France pour rendre compte des négociations.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=