La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 50 Correspondance d'A. Bailly - 1 649- 1650 J'ajouterei que je n ' ay sceu trouver un seul chapelet de calambour pareil à celuy que V.A. a eu la generosité de m 'envoier, quoique j 'ay parcouru toutes les rues de Saint Denis, de Saint Honoré, de l 'Arbre sec5, et mesme visité les cabinets des curieux6. L'obligation, Madame, en est d 'autant plus grande, et fait à proportion croistre le devoir, et la passion que j 'ay de luy temoigner jusques à la mort, en toutes sortes d'occasions, que je suis entierement, et avec grand respect Madame de V.A.R. la tres humble, tres obeissante, et tres obligée creature en Nostre Sei gneur D.Albert Bally, religieux barnabite De Paris, ce 2 1 . may 1 649 (marge gauche.}'2r) Je viens d 'aprendre chez la Reyne d' Angleten-e que 3 . re giments d ' infanterie et un de cavalerie se sont revoltés contre le Parlement d 'Angleterre. Et un de ses plus anciens officiers a dit hauP: "Mon Pere, bien tost nostre bonne Maistresse7 rendra avec usure les .6000. m ille [sic] pistolles que la vostre luy preste8". 5 La rue de l' Arbre Sec se trouvait dans le quartier du Louvre; elle aboutissait d'un côté dans la rue Saint-Honoré, et de l'autre dans la place de l ' Ecole; ce nom, qui était fort ancien, lui venait de l 'enseigne d'une vieille maison. cf. HURTAUT et MAGNY, op. cit., t. IV, pp. 265-66. 6 D'après le dictionnaire de Furetière (op. cir., t. 1, p. 1 95), les cabinets des curieux étaient des "especes d'honnêtes boutiques où les curieux gardent et trouvent toutes sortes de curiosités, de pièces antiques, de médailles, de tableaux, de coquilles, et autres raretez de la nature et de l 'art." 7 La reine d'Angleterre. 8 Deux lettres du 30 avril 1 649 envoyées à la cour de Savoie respectivement par l 'ambassadeur Ponte et par l 'abbé Mondino (A.S.T., Corte, Lelfere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 1 , lett. 47/2 et m. 53, fasc. 2. lett. 1 7/4) relatent les réactions de la cour de France à la nouvelle que la du chesse de Savoie avait engagé ses pierreries pour un prêt de soixante mille livres destinées à la reine d'Angleterre; après !"assassinat de son mari, Charles 1 Stuart, celle-ci était dans des condi tions d"'extrême nécessité" (Ponte). Parallèlement, Christine de Savoie écrivait une lettre à Mondino (A.S.T., Corte, Lelfere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 3 - Re g i s t r a Lettere della Cor re. 1649 in 165I , p. 1 49) pour solliciter le paiement d'une partie de ses pensions, montant à cinq cent mille livres; elle proposait soit l 'assignation des rentes de la forteresse de Pignerol ("che per esser luogo molto vicino li poteva porgere qualche maggiore agevolezza nelle riscossioni di es si"), soit celle d'une partie des gabelles du lyonnais. Une partie de cet argent (quatre mille "dop-
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