La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 5 8 Correspondance d ' A . Bailly - 1649-l f>50 Lettre 127 A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 1 , let!. 30/4 Destinataire: Lieu et date: Support: Autres mentions: Madame Madame Royale Paris, 27 mai 1 649 2 bifeuillets (ff. l v, 2v, 3v, 4v blancs) f'4v : A M.R., Le Pere Bally, 27 may 1 649 Je fus hier chez la Reyne d'Angleterre, et eus l 'honeur de parler à Sa Magesté et fort long-temps. Je la trouvei, contre sa coutume, extremement gaie, et / (f'2r) de bonne humeur. Les premiers discours qu 'elle me tint furent des eloges des bontés de V.A.R. et que sans l ' assistance qu'elle luy a rendue 1 , luy aurait fallu mendier pour avoir du pain pour sa propre table, et que vostre gene­ rosité estait d ' autant plus grande, et plus heroïque, qu 'elle l ' accommodait d 'argent en un temps auquel vous en aviés besoin vous mesme2. Elle me té­ moigna d'estre en grande peine de vostre santé, et qu'elle creignoit que les de­ faillances dans lesquelles vous estiés des-ja si souvent tombée3 ne fussent de quelque consequence, mais aprés que je luy eus expliqué la nature de vostre mal, et dit les sentiments de M. de La Chambre, medecin de M. le Chancelier, elle fut consolée, et en demeura tres satisfaite. I Sur la question de l 'argent envoyé par Madame Royale à la reine d'Angleterre, cf. lett. 1 22, n. 20 et 1 25, n. 8. 2 La situation économique du duché de Savoie était effectivement difficile; toute la correspondance des agents officiels de la maison savoisienne est remplie des nouvelles concernant les démarches pour obtenir des soutiens économiques de la France. Sur ce sujet, cf. E. STUMPO, Finanze eStatomo­ derno ne/ Piemonte del Seicento, Roma, Istituto storico italiano per l 'età modema e contemporanea. 1 979 ("Studi di storia modema e contemporanea", 6). 3 Bailly fait parfois allusion à l 'état de santé de la duchesse de Savoie (cf., par exemple, lett. 99 et 1 22). Le 28 mai 1649, la reine d'Angleterre écrivait ces mots à la duchesse de Savoie: "Mon cher cœur. Ayant apris par une de vos lettres que vous avés escrit aupèreAlbert Bemabesteque vous aviés eu la fièvre, j'en ay estté fort en paine sy en mesme tamps je n'avais veu vostre guérison et santé pour laquelle je prieray Dieu de la continuation: Par sette mesme lettre j'ay veu le soing que vous

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