La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 135 1 85 autres places que nous tenons dans le Montferat, et qu'elle en fait un eschange avec la Maison de Savoye, pour PigneroP4. Je ne crois pas que vous puissiés vous en plaindre". Il me quitta, sur ce raisonement, assés en desordre, et sans me faire aucune replique. Je supplie tres humblement V.A.R. d'excuser mon audace, et ma sainte ignorance. Effectivement je suis un butor, et qui ne dois m'occuper qu 'à prier Dieu, et à aimer respectueusement, et fortement mes deux saintes patrones, dontj 'attens la demiere aujourdhuy I 5 car, enfin, le mignon qui me l ' a si long temps gardée 16, a pris la peine de m 'escrire qu'il me J'envoioit par la voie du couche, sans doubte, Madame, pour luy rendre les peines du voiage plus suportables. M. le comte d'Arcourt 17 est tombé malade, et on dit que M. le Cardinal / (f05r) va commander l ' armée en persane; une persane de condition m' a assûré que Son Eminence a dit tout haut qu'elle ne pouvait pas se deffendre de cet employ, puisqu 'on voulait absolument qu'il le prit. On adjoute que le Roy, la Reyne, et par consequent toute la court, pourront al­ ler àArras, pour y etablir les choses 1 8. 14 Cf. supra, n. 1 2. 1 5 Le portrait de la duchesse de Savoie en sainte Christine, cf. Lett. 1 0 1 , n. 7 et 1 30. 16 François Clerc. 17 Henri de Loménie, comte d'Harcourt, cf. lett. 105, n. 2 et 1 17, n. 3; aumois d'avril, il avait été nom­ mé gouverneur d'Alsace et il avait obtenu le commandement des troupes françaises en Flandre. Dans une lettre du 1 8 juin l'ambassadeur de Savoie écrivait Le même jour à la cour de Savoie (A.S.T., Cor­ te, Lettere Ministri - Francia, m. 53, fasc. 1 , lett. 62/5, F l r): "L'equipaggio del Sr conte d'Harcourt parti da quà [Paris] hieri mattina, mà da lui venne nuova hier sera, che si trovava alla corte indisposto, il che potrebbe ritardar la mossa. Esso è restato grandemente disgustato che nella pretensione ch'ave­ va della sopravvivenza de figliolo alla carrica di gran scudiero, il brevette concessogli portasse la conditione che la Regina le ne faceva gratia in caso, ch'essovenesse àmancarinquesta speditione. [...] Ha grandemente esaggerato d'esser tranato peggio lui ch'a sostenuto il partita reggio che Lungavilla, ch'essendo stato contrario ha ottenutoper il figliolo la successione del govemo di Normandia senza al­ cuna condizione." Le même jour, Guy Patin écrivait à Spon Les mots suivants: "Il y en a qui disent que le Mazarin ira dans la Flandre en qualité de Generalissirne pour quelque temps, mais il n'y a point d'aparence qu'il veuille quitter la Reine, et qu'il ose si fort se fier à sa bonne fortune." (op. cit., t. 1, p 62). Le fils du comte d'Harcourt dont il est question ici estLouis de Lorraine ( 1641 - 1 7 1 8), comte d'Ar­ magnac, futur Grand Ecuyer de France, chevalier aux ordres du roi et gouverneur d'Anjou. l8 Le 10 juin, la cour qui se trouvait à Compiègne et n'était pas encore rentrée à Paris depuis le mois de janvier, décida de se rendre à Amiens. La reine avec la cour partirent le 1 5 , alors que le Cardinal et le duc d'Orléans ne quittèrent Compiègne que le jour suivant; ! 'arrivée eut lieu le 1 7 juin (ms. f. fr. 25025, f"48r). En outre, Le Cardinal e t l e duc d'Orléans annoncèrent l a nécessité de se rendre à Arras "pour faire entrer les trouppes dans les pays ennemys à cause de la difficul­ té qu'il y a de les faire avancer, n 'estant pas payés" (ibid.). Le voyage du Cardinal à Arras est annoncé aussi par Guy Patin (op. cit., t. 1, p. 63).

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=