La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 88 Correspondance cf'A. Bailly - 1649-1650 M. le Nonce32 et M. l ' ambassadeur de Venise33 partent aujourd'huy pour la Court, tousjours dans le dessein de procurer la paix generale. Les Espagnols brouilleront sans doubte en Allemagne, si Dieu n'y met la main, car ils ne veulent point rendre FrancendaJ34. Il y a aussi quelque petite castille entre le duc de Bavieres35 et le Palatin du Rhin36, pour la qualité qui est atta­ chée à l 'Electeur37_ On laisse le gouvernement de la cittadelle d'Amiens à M. le Vidame38 pour deux raisons. La premiere parce qu 'on n'a pas de l 'argent comptent [sic] pour città, é forti acquistati in Fiandra, eArtois, vi aggiungono moiti Sedan, et altri ancora Calais, é di più che accompri Charleville. Dicono, che fra due giomi verrà quà Mrdi Servient per trattar con il detto d'Elbeuf, della ricompensa del suo govemo di Picardia, dal che si verrà in chiaro, se tal nuova sia vera." 32 Niccolo di Bagno, cf. lett. 1 1 0, n. 1 0 . 33 Antonio Morosini, ambassadeur de Venise à Paris depuis 1 648; l e 2 1 juin, Morosini e t l e non­ ce di Bagno arrivèrent à Amiens pour servir de nouveau de médiateurs entre le cardinal Maza­ rin et les représentants espagnols en Flandre, l 'Archiduc Léopold et le plénipotentiaire comte de Peiiaranda (cf. lett. 1 2 1 , n. 1 3). A cet effet, ils envoyèrent un courrier à Bruxelles le 24, pour qu'on puisse s'accorder sur le lieu de la négociation. Sur la réponse négative de !'Archiduc, le Cardinal décida de faire assiéger la ville de Cambrai (cf. lett. 1 39). Après l'échec du siège, le secrétaire vénitien qui revint à Compiègne au début du mois de juillet fut chargé de diffuser la nouvelle que le plénipotentiaire espagnol avait accepté de traiter la paix à Saint Quentin, ce qui ne correspondait pas au vrai (cf. lett. 1 42, n. 1 8) puisque les espagnols n'avaient jamais eu l 'in­ tention de se concilier avec la France. Cf. ms. f. fr. 25025, ff. 5 1 r-v, 52r-v, 58r. 34 Conformément au traité de Westphalie, les Espagnols et le duc de Lorraine devaient évacuer plusieurs places en Allemagne, parmi lesquelles figurait Frankensdal. Dès le mois de janvier 1649, Abel Servient informait Mazarin de la difficulté de faire exécuter cet article du traité et au mois de juin, les négociations traînaient encore. 35 Maximilien I, duc de Bavière ( 1 573- 165 1 ), en 1 623 devint électeur pour l 'empereur Ferdi­ nand II, à la place de ! 'électeur palatin Frédéric V ( 1 596- 1 632), qui avait été privé de la charge; avec la paix de Westphalie, il obtint que la charge d'électeur devint héréditaire pour lui et pour sa famille et que le Haut-Palatinat fût annexé à la Bavière; le Palatinat inférieur fut restitué au fils de Frédéric V, Charles-Ludovic. Neue Deutsche Biographie, cit., t. XVI, pp. 477-80. 36 Charles-Ludovic, comte de Bavière ( 1 61 7- 1 680), fils de Frédéric V duc de Bavière et d'Eli­ zabeth Stuart, fille du roi James I d' Angleterre. 37 Les Electeurs étaient les princes allemands ayant droit à l'élection de l'empereur en Allemagne. Au xme siècle, cette dignité était attribuée au comte palatin du Rhin, au duc de Saxe, au margrave de Magdebourg, au roi de Bohème et, parmi les ecclésiastiques, aux archevêques de Maïence, Co­ logne et Trèves; puis, en 1 623, le comte Palatin fut substitué par le duc de Bavière; le dernier élec­ teur du Palatinat fut Frédéric V, qui fut défait dans la guerre de Trente Ans et par conséquent exilé et privé de ses états héréditaires, attribués par la suite au duc de Bavière Maximilien I. 38 Henri-Louis d'Albert (ou Albret) d'Ailly, duc de Chaulnes ( 1 62 1 - 1 653), vidame d'Amiens . jusqu'à la mort de son père, Honoré d'Albert, survenue le 30 octobre 1 649; à cette date, il eut le

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