La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 135 1 89 le recompenser, et la seconde à cause qu ' estant gendre de M. le marquis de Vil­ le-Roy39, cette forteresse est tres assurée à Son Eminence. Le refus qu 'on a fait à M. le comte d 'Arcourt40 de la survivance de sa charge de grand escuier pour son fils, ou la nature de la concession, et les circonstances ont, comme on croit, beaucoup contribué à sa maladie. II est naturelement co­ lere, et prompt, et s 'estant beaucoup emporté dans ce refus, peut estre que sa bi­ le eschauffée a fait sa fiebvre. J'escris ces choses, Madame, depuis matines jusques à huict heures, et estant au bout de mon roolet4 I , et sçachant d'ailleurs quelles sortes de nouvelles V.A.R. de­ sire, et aime le plus, je vais dire la sainte Messe, et aprés, j ' irei au Louvre pour aprendre ce qu'on fait en Angleterre. Il fait des-ja bien chaud, etje suis bien mar­ ri de ce que nous jeusnons aujourd'huy; il faudra bien trotter àjûn. V.A. donc fe­ ra, s ' il luy plaist, et si elle le peut, un peu de pose [sic] avec moi. / (f07r) Madame, je suis de retour. Et soudain que j ' aurei changé de chemise, et mangé une minestre, je continuerei ma gazette. gouvernement d'Auvergne par survivance. DBF, t. III, col. 848-49; au cours du mois de juin, Mazarin aurait projeté de garder pour lui le gouvernment de Picardie, qui était à Elbeuf, et la ci­ tadelle d'Amiens; en échange de ce poste, le vidame aurait le gouvernement de Peronne; voilà ce qu'écrivait le secrétaire d'ambassade Amoretti à la cour turinoise, le 25 juin 1 649 (A.S.T.. Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 53, fasc. 3, lett. 26/4): "S.E. traicte pour avoir le gouver­ nement de Picardie et la citadelle d'Amiens recompensant le vidame d'Amiens pour la citadel­ le du gouvernement de Peronne, que Monsieur d'Oquincourt a promis de remettre pourvu qu'il soit faict maréchal de France comme on lui a promis. Neantmoins depuis deux jours aprés avoir esté à Paris et s'estre abouché avec Monsieur de Beaufort et Madame de Chevreuse, il a fait une adition qu'il desiroit en mesme temps de voir accomodé et satisfaict les susdictz. Je vois bien que tout depend du siege de Cambray pour surmonter toutes choses." Le gazetier du ms. f. fr. 25025, f'47r dit que Mazarin lui offrit la survivance du gouvernement de Lyon, qui avait ap­ partenu à son beau-père Nicolas de Neufville (cf. note suivante). Pour le gouvernement de Pé­ ronne, on avait offert d'abord trois cent mille livres à Hocquincourt, qui les avait refusées; il au­ rait accepté seulement lorsqu'on lui proposa le bâton de maréchal de France (ff. 47r, 50v-5 1 r). Bailly donnera une partie de ces nouvelles à la lettre 1 4 1 . 39 Henri-Louis de Chaulnes avait épousé Françoise de Neufville-Villeroy, fille de Nicolas IV de Neufville, marquis puis duc de Villeroy ( 1 597- 1 685), qui avait été gouverneur de Pignerol et de Casai de 1 63 1 à 1 635 et depuis 1 646, était gouverneur de Louis XIV et maréchal de France; en 1 66 1 , il fut nommé chef du Conseil des finances et en 1 663 il reçut le titre de duc et pair. Dic­ tionnaire de la noblesse. cit., t. XIV, p. 93 1 -32. 4° Cf. supra, note 1 7 . 41 Estre a bout de son roolet est, d'après Furetière (op.cil., t . Il, p . 44 1 ), une phrase proverbiale qui a le sens de ne plus savoir que dire.

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