La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 94 Correspondanœ d' A. Bailly - 1649-1 650 Lettre 137 A.S:T., Corte, Letlere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 1 , lett. 39/1 Destinataire: Lieu et date: Support: Autres mentions: Madame Madame Royale Paris, 25 juin 1 649 1 bifeuillet (ff. l v, 2v blancs) f'2v: a M.R., Pere Bally, 25 juin 1 649 Nous celebrons au-jour-d-huy ceans la feste de la translation du corps de Saint Eloy, patron de nostre eglise 1 . Et comme ma / (f'2r) superiorité incommode est chargée des ceremonies de la solemnité, elles ne me permettent pas de faire une longue lettre à V.A.R .. Et ainsi, par accident, je luy serei moins importun que de coutume. Je crois que vous sçaurés, Madame, le demeslé que M. le duc de Beaufort a eu avec M. le marquis de Gerzé, il a fait grand bruit, et ici, et à la court2. Mais les Parisiens ne s 'en sont\pas/a fortb remués, et certainement si M. le Cardinal ve­ noit à Paris, il y seroit avec autant de seurté que dans la citadelle d'Amiens. I En effet, Bailly était Supérieur du prieuré de Saint Eloi; les Barnabites s'y étaient établis en 1 63 1 , lorsque l'archevêque de Paris le leur avait assigné. Cf. O. PREMOL!, op. cit., p. 1 28 et p. 24 1 . 2 Cet épisode est l'un des plus connus de la Fronde. Il eut lieu au jardin des Tuileries, chez le trai­ teur Regnart, où le marquis de Jarzé s'était rendu dîner avec les commandeurs de Souvré et de Jars, Ruvigny. Bautru et d'autres; le duc de Beaufort, que Jarzé avait bravé quelques jours aupa­ ravant en se vantant par la suite de sa victoire prétendue, arriva accompagné du maréchal de La Motte, du comte de Fiesque et de plusieurs pages et laquais. Après avoir adressé quelques mots ironiques à l'égard de Jarzé, il renversa la table sur les convives sans que ceux-ci puissent réagir. Une relation détaillée de cette anecdote est parvenue à la cour de Savoie par une lettre de l'am­ bassadeur Ponte di Scamafigi (A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 53, fasc. 1, lett. 64/1 1 du 25 juin 1 649); presque tous les mémorialistes mentionnent cet épisode dans leurs ouvrages. L'accomodement du duc de Beaufort avec la cour pour cet épisode n'eut lieu que vers la moitié du mois de juillet.