La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 98 Correspondance d'A . Bailly - 1649-1 650 Lettre 139 A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 1 , lett. 42/4 Destinataire: Lieu et date: Support: Autres mentions: Madame Madame Royale Paris, 2 juillet 1 649 2 bifeuillets encartés (ff. 1 v, 2v, 3v blancs) f0 I r, marge gauche: Pere Bailly, 2 juillet 1 649 Il fut hier deliberé en Sorbonne qu'on deputeroit des docteurs pour informer contre les Jansenistes 1 , et essaier d' aporter un prompt remede aux maux que leurs opinions peuvent causer dans l ' Eglise. / 1 Il s ' agit des premiers conflits autour de la question des propositions de Jansenius qui seront présentées à Rome quelques années plus tard. En 1 649, dès le 3 juin, le syndic de la Faculté de Théologie, Nicolas Cornet, avait signalé la forn1e négligée sous laquelle cetaines thèses des étudiants avaient été présentées pour la soutenance; en outre, plusieurs doctorants profitaient de la soutenance pour exposer des opinions très augustiniennes, ce qui provoqua chez les an tijansénistes la volonté de saisir ces occasions pour faire condamner ouvertement la doctrine de Jansenius. Le 1 er juillet, lors de l 'assemblée de la Faculté, un candidat (deux selon d 'autres témoignages) fut accusé de ne pas avoir apporté à sa thèse les corrections demandées et quatre propositions furent relevées par le syndic comme discutables, ensuite élevées au nombre de six ou sept. Elles touchaient l 'inutilité des actions pour mériter le salut, la négation de toute bonté dans les actions des payens et de la valeur universelle de la mort du Christ, la question de la pénitence et celle de la grâce. La discussion qui suivit l 'exposé du syndic porta entre autres sur le fait que ces propositions avaient en réalité à faire avec la doctrine de Jansenius et qu'il s ' agissait d'une manœuvre pour condamner expressément son œuvre. Malgré les oppo sitions, et grâce aux religieux surnuméraires appartenant aux ordres mendiants, l'examen des propositions fut accepté. On sait que par la suite, une polémique se développa sur l'origine de ces propositions, dont on contestait la provenance des thèses des étudiants. A l' assemblée sui vante, le 5 août, les disciples de saint Augustin contre-attaquèrent en faisant appel au Parle ment pour que le règlement concernant le nombre des réguliers fût appliqué; un accord fut conclu entre les parties pour observr une trêve de quatre mois, mais on sait qu'entre temps les sept propositions furent envoyées à Rome sous le nom de la Faculté dans le cadre d ' un projet de censure. J. M. GRES-GAVER, op. cit., pp. 57-73.
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