La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 142 2 1 9 geais, aiant esté condamné au Chatelet, en a appellé aux Requestes, qui ont re ceu et admis son appel, et cassé la sentence du Chatelet, ce qui a esté / (f06v) cause que le Chatelet a de nouveau cassé la sentence des Requestes et celles-ci la sentence du Chatelet, et fait afficher plus de dix mille copies de leur senten ce par les carrefours, et rues de Paris. On croit que le Parlement reiglera cette jurisdiction contentieuse, et fera des deffences aux uns, et aux autres de continuer ces desordres capables d 'exciter une nouvelle sedition dans Paris. J'acheve, Madame, cette lettre par de tres humbles graces que je rends à V.AR . de la puissante protection qu'elle daigne donner à nos Peres de Tanon, contre l 'insigne, et perpetuel plaideur Gillette27. Cette grace m'est d'autant plus chere que le college de Tonon est le lieu où j ' ay commencé de vivre à Dieu, y aiant fait mon novitiat, et où je medite d ' achever mes jours28 faisant penitence de en présidial en 1 552 et son chef nominal était le prévôt de Paris, mais le chef véritable était le lieutenant civil; du Châtelet dépendait aussi, entre autres, le lieutenant criminel; il comprenait quatre chambres: le parc civil, la criminelle, la chambre du Conseil et le présidial. Les Requêtes du Palais étaient par contre les chambres des Requêtes siégeant aux Parlements et composées d'officiers de ceux-ci; elles connaissaient des affaires des pourvus de lettres de committimus, c'est-à-dire un privilège consistant à pouvoir faire évoquer devant une haute juridiction les causes dans lesquelles on était intéressé, soit en demandant, soit en défendant. Le droit de com mittimus au grand sceau était octroyé aux princes, ducs et pairs, officiers de la couronne, arche vêques et évêques, au chapitre de Notre-Dame, aux quarante de l' Académie Française etc.; les officiers des cours souveraines et du Châtelet, ainsi que des anciens trésoriers, conseillers et se crétaires des chancelleries et d'autres avaient droit au committimus au petit sceau. Les Requêtes du Palais jugeaient au committimus les affaires des maîtres des requêtes, tandis que les Requêtes de ! 'Hôtel jugeaient celles des officiers du Parlement. M. MARION, op.cit .. pp.85 ss. 27 Louis Gillette (mort en 1 674), d'abord chanoine régulier de Saint Augustin au prieuré de Saint-Jeoire, puis recteur au même prieuré; il était aussi préfet et administrateur de la Sainte Maison de Thonon, où les Barnabites enseignaient les sciences et les arts libéraux depuis 1 6 1 6, suivant un ordre de Charles-Emmanuel I. Une querelle opposait les prêtres du collège de Tho non aux Barnabites; le préfet Gillette leur demandait de donner une nouvelle impulsion à l'aca démie des Sciences et de réaliser entièrement le programme universitaire établi en 1 6 16, lors de la création de la Sainte-Maison. Un procès s'ensuivit, et les Barnabites en appelèrent à Charles Emmanuel II, qui en 1 653 donna une sentence favorable à ces derniers; cf. L.-E. P ICC A RD , His toire de Thonon et du Chah/ais, dès les temps les plus reculés jusqu'à la Révolutionji·ançaise, Annecy, Impr. Bourdet, Niérat et Successeurs, 1 882, pp. 37 1 -80. 28 Bailly fut accueillichez les Barnabites en 1 629, mais à causede la guerre et de lapeste, il n'en tra à Thonon pour y faire son noviciat qu'en 1 632; il prononça sa profession solennelle le 2 oc tobre 1633 et fut envoyé àLescar, en Béarn; ce fut dans cette ville qu'il reçut la prêtrise en 1 635. cf. G. MOMBELLO, La jeunesse (. ..). cit., pp. 50-53; Bailly terminera sa vie non pas à Thonon, mais à Aoste, comme Evêque de cette ville.
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