La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
222 Correspondance d' A. Bailly - 1 649-1650 Le milord B arclai4, gentil-homme du Roy de la Grande Bretagne, m'entretint long temps de ces choses, et me temoigna que le Roy son Maistre avoit grand sujet de se pleindre de cette courone. Chacun a ses interests. Et moi, je n'ai que celuy de vous rendre etemellement et fidelement mes tres humbles, quoique in utiles services, estant par devoir, et par une tres forte inclination Monsieur vostre tres humble, tres obeissant, et tres obligé serviteur en Nostre Seigneur D. Albert Bally religieux barnabite De Paris, cea 1 6 . juillet 1 649. bJe crois, Monsieur, que vous sçavés bien ce que c'est que les Independans et les Egalistes d'Angleterre. Ils convienent tous au fait de la religion, qui est de vivre chacun selon son instinct, qu'ils appellent esprit particulier, sans dependance d'aucun sinode, ni de point de pasteurs. Mais ils sont contraires en l'etablissement de leur pretendue Republique, car les Independans veulent supprimer le Parlement, qu'ils appellent representatif de tous les ordres du Royaume, et doit estre composé de 200. personesc, et autoriser le conseil d'Estat établi par Fairfax, et par Cromuel. Tout au contraire, les Egalistes veulent abolir le Conseil d'Estat, et faire subsister le Parlement representatif pour deux raisons. La premiere pour perdre Fairfax et Cromuel, dont ils redoutent la tiranie, et l a seconde pour pouvoir entrer dans les charges, cha cun à leur tour, ce Parlement devant estre changé tous les ans. Ces divisions, qui sont essentieles, ruineront l'un ou l'autre de ces deux partis, et le plus foible se mettra du costé du Roy. Madame la p [rincesse] de C[arignan] est revenue ici toute furieuse, et insaiu tatis hospitibus, de ce que le Roy traitant SaMagesté Britannique y appella tou- 4 John Berkley ( 1606- 1 678), premier baron de Stratton; homme d'armes et courtisan, il fut lieu tenant général et commandant en chef des troupes royalistes dans le Devonshire; il passa en France en 1 646, à la suite de la reine Henriette, dont il fut probablement le favori. Rentré en An gleterre en 1 647, il revint à Paris l'année suivante et fut nommé gouverneur du duc d'York. Un projet d'épouser Mlle de Longueville fut vite abandonné; entre 1652 et 1 655, il combattit sous Turenne contre le prince de Condé. A la restauration, il rentra en Angleterre. Dictionary ofNa tional Biography. cit., t. IV, pp. 359-64.
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