La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 143 223 te la maison royale de Bourbon, eccepté elles. Messieurs ses enfans sont à Creil6. Elle declame contre cet affront horriblement. Dieu la console. L'ami de Cauli7 me l'a envoié dire. (marge gauche,f'l r) Portant ce mattin deux medailles chez un orfevre pour les faire enchasser dans de l'or, et aprés les donner à mes petits amis, j'y ai veu un collier de diamants que fait faire M. ] 'Ambassadeur de Savoye8, où l'on a comp­ té sept cent soixante un diamants. Il est tres beau. Il coutera quatre mille francs. a ce ce dans le ms.; b tout ce paragraphe a été écrit sur le F2r, entre les mots inclinations et Mon­ sieur: c+et les Egalistes+. 5 La reine avait organisé un dîner en l'honneur de Charles II Stuart, arrivé le 1 3 juillet à Com­ piègne; à ce banquet, ne furent admis que les princes de sang royal mais la princesse de Carignan prétendait y participer avec sa fille, en tant que princesses du sang et respectivement sœur et nièce de Louis de Bourbon, comte de Soissons. Mais "n'ayant point pris de brevet du Roi, lorsqu'elle épousa le prince Thomas de Savoie. afin de conserver son rang en France, elle l'avoit perdu et en étoit déchue par le manquement de cette formalité, qui est essentielle et absolument nécessaire en cette matière; joint que, toutes les autres princesses de la maison de Lorraine. appuyées de la faveur de Mme la duchesse d'Orléans, s'y étaient opposées (sinon qu'elles eussentjoui de la mê­ me grâce), elles en furent toutes exclues avec justice" (J. VALLIER, op. cit., t. 1, p. 368). D'après Mme de Motteville, le duc d'Orléans s'opposa à l'admission de Mme de Carignan à la table roya­ le "disant que si elle en étoit, il voulait que Mme de Lorraine y fût aussi, qui était la belle-sœur et la cousine germaine de Mme la duchesse d'Orléans sa femme". La princesse de Carignan, dont le caractère hargneux était bien connu à l'époque, décida donc de quitter la cour. La cour turi­ noise fut informée de cet épisode par les lettres de l'abbé Mondino (A.S.T., Corte, Lettere Mi­ nistri - Francia, m. 53, fasc. 3, lett. 32/4) et d'Augustin des Lances (série citée, m. 55, fasc. 6, lett. 9/4). 6 La princesse de Carignan possédait une maison à Creil; pour ce qui est de ses enfants, cf. lett. 1 17, n. 1 1 . 7 Il s'agit de Vaugelas; Bailly l'avait nommé de façon indirecte par une paraphrase semblable à celle que l'on trouve ici aussi dans la lettre 1 28. 8 Giovanni Francesco Ponte di Scarnafigi.

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