La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 8 Correspondance d'A . Bailly - 1649-1650 archaïsmes que nous signalons étant des exceptions dans la langue de ce dis ciple et ami de Vaugelas. 1 . Orthographe Le système orthographique utilisé par Bailly est cohérent dans son ensemble; néanmoins, il reflète quelques-unes des incertitudes et des hésitations typiques de son époque, témoignées entre autres par les dictionnaires du xvn e siècle. L'usage de Bailly ne diffère pas beaucoup des tendances qui furent adoptées par le Dictionnaire de l'Académie, surtout en ce qui concerne la fidélité à la tra dition étymologique établie par Robert Estienne. Nous signalerons quelques unes des particularités concernant la transcription des sons vocaliques et consonantiques, ainsi que ) ' utilisation des accents et la graphie des noms com posés. Baill y n 'adopte pas la distinction ramiste entre u!v, y!i; dans nos manuscrits, -u en position initiale ou interne représente donc aussi la consonne -v, comme dans entre-ueues, auec etc.; il en va de même pour -i (cf. ieune, suiet, iniuste). Toutefois, en position finale absolue, -i est parfois transcrit -j (voie}, icj. oublj, serej). Plus généralement, dans le système orthographique de Bailly, y repré sente souvent l ' actuel -i final surtout après voyelle (luy,froy, vray) ; mais il faut également remarquer la coexistence de formes du genre mardy!mardi (lett. 1 08), luy!lui (lett. 1 1 5 , 1 55). Un -y étymologique est présent dans les formes abyme, sympatie, bien que ) 'étymologie ne soit pas toujours respectée (cf. pa negirique, mistere, sillabe). Dans les cas où l 'usage moderne prévoit un y pour indiquer un double i, Bailly utilise plus fréquemment un -i simple (moien (lett. 1 35), pitoiable (lett. 99), roial (lett. 1 24)); des doublets du type voyage!voiage sont également présents. Pour ce qui est de la transcription de la voyelle nasale [a], à l 'époque les formes -en, -an étaient en concurrence parce que prononcées de façon identique; dans notre correspondance, l ' incertitude dans l 'emploi des deux formes est témoi gnée par la coexistence de graphies du genre cependant!cepandant (lett. 99, 1 1 5), conference!conferance (lett. 1 06). Souvent, Bailly recourt au graphème -an aussi dans des termes où ) ' usage cul tivé prévoyait -en, pour des raisons étymologiques; on a donc les formes au diance (lett. 1 1 6, 1 1 7), j' attans (lett. 1 1 1 ) , pancher (lett. 1 35 ) . Le cas opposé (-en pour -an) est tout aussi fréquent: quarente (lett. 1 03), comptent (argent comptent, lett. 1 1 6).
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