La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

234 Connpondance (/'A . Bailly - 1649-1650 On l 'appelle, en ces quartiers là, le "duc de Beaufort". Le veritable duc de Beaufort ne veut point du tout sortir de Paris, quelques offres qu'on luy fasse. Quelques un [sic] croient qu'il est secretement d 'intel­ ligence avec M. le duc d'Orleans, et avec la Court, et que ces mutineries sont affairées et utiles au service du Roy.g Deus scit . 1 2 / (f'2v) Enfin M. le Prince, et M. le chevalier de RocquerauJe l 3 sont bien avant dans la devotion, aiant esté convertis à Dijon par un chartreux 14 estimé sainth. Confirmet Deus quod operatus est in illis. Faites-moi l 'honeur, Monsieur, l 2 Pour la réconciliation de Beaufort avec la cour, à la conclusion de ! 'affaire Jarzé, cf. J. V A L­ LIER, op. cit., t. I, pp. 369-70; l 'accomodement de celui-ci n 'eut lieu qu'après le retour de la cour à Paris, le 1 8 août; ce fut ce jour même qu'il se rendit chez la reine, tout en refusant de voir le Cardinal. 1 3 Antoine de Roquelaure ( 1 620- 1 660), chevalier de ! 'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem; il avait été emprisonné en février 1 646 à Toulouse pour avoir commis des impiétés, mais il réussit à s'évader quelques jours plus tard. Revenu à Paris, il fut arrêté et embastillé, mais il s'évada vers la moitié du mois de décembre et réapparut à Paris un an plus tard. En 1 650, il prit part à la Fron­ de bordelaise; il commandait le régiment d'Enghien dans l ' armée de Condé. R. P t N T AR D , Les Avemures et le procès du chevalier de Roquelaure, "Revue d 'histoire de la philosophie, l 937, pp. 1 -s s . ; TALLEMANT des R ÉA U X , op. cit. , t. II, pp. 385-87. Quant à la conversion supposée de Condé, Mme de Motteville a rapporté dans ses Mémoires, cit., p. 287 que la duchesse de Lon­ gueville "pour raccomo d er M. le Prince son frere avec les peuples fit courir le bruit qu'il était de­ venu dévot en son voyage [de Bourgogne, d'où il était revenu à la fin du mois de juillet] et qu'un chartreux estimé, d'une grande vertu, l'avait converti". La même nouvelle avait été écrite à la cour de Savoie par [ 'ambassadeur Ponte di Scamafigi (A.S.T., Corte, Letrere Minisrri - Francia, m. 53, fasc. 1 , lett. 77/4 du 2 août 1 649, F l r). Ce fut dans le même esprit qu'il se rendit avec sa famille à Saint-Germain rendre ses hommages à la reine d'Angleterre et à son fils le roi Charles II qui se trouvait en France. (cf. ms. f. fr. 25025, f " 72r). 1 4 Ce religieux apparaît à d'autres endroits de la correspondance de Bailly, notamment dans une lettre de 1652 (A.S.T., Corte, Lettere Minisrri - Francia, m. 58, fasc. 6, lett. 20) et dans une autre lettre de 1 656 (ibid., m. 64, fasc. 4, lettre 64). Les mémoires de Lenet (Mémoires de Pierre Le­ net, procureur-général au Parlement de Dijon. et conseiller-d'Etat, concernant /' histoire du prince de Condé depuis sa naissance, en 1627. jusqu' au traité des Pyrénées. en 1 659, publiés (...) par MM. CHAMPOLLION-FIGEAC et A. CHAMPOLLION fils, Paris, Librairie de Féchoz et Le­ touzey, 1 88 1 ("Nouvelle collection de mémoires relatifs à l'histoire de France, par MM. Mi­ chaud et Poujoulat", 26), p. 2 1 1 citent un "notable ecclesiastique, attaché d'une affection parti­ culière au prince, homme d'un bel esprit, d'une grande expérience, accrédité dans Dijon par son âge, sa naissance et sa bonne vie ( ... ), doyen de la Sainte-Chapelle", dont le nom était Baillet. Il pourrait donc s'agir de ce personnage; Jean Baillet était né à Dijon d'une famille de robe illustre et ancienne; il fut doyen de la Sainte Chapelle de Dijon et archidiacre de Loscheret, diocèse de Châlon; à sa mort, en 1 65 1 , son cœur fut déposé dans la Sainte Chapelle de Dijon. Il est l'auteur d'un Complimenl à Henri de Condé ( 1 632) et d'une Harangue à Louis de Bourbon. prononcée en 1 648 lorsque celui-ci prit possession de ses territoires. DBF, t. IV, col. 1 274-75.

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