La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Etude linguistique du texte 1 9 Quant à l a transcription des groupes vocaliques, l e groupe -aa est désormais absent du système orthographique adopté par Bailly: par exemple, l ' ancienne forme aage est toujours orthographiée âge; le groupe -oo persiste pour indi­ quer l 'allongement de la voyelle postérieure seulement dans le substantif roo­ let (lett. 1 35). Bailly se sert parfois du graphème -eu pour la transcription du son [o] résultant de l 'évolution de o bref lat. en syllabe l ibre (chef-d' euvre, lett. 1 58) aussi bien que de celle de o long (neud, lett. 1 24; meurs, lett. 1 1 4). En outre, le graphème -ei est toujours utilisé en position finale dans les formes verbales de la première personne du passé simple ou du futur (Je continuei, lett. 1 03; je demandei, lett. 1 35; je /'attendrei, lett. 1 24) . Suivi de la nasale -n, -ei est utilisé souvent là où l ' usage moderne exige -ai: creintif (lett. 1 44), prochein (lett. 1 08), pleinte (lett. 99). La première personne de l ' ind. prés. J ' ai (lett. 1 37, 1 42, 1 5 1 ) alterne avec la forme plus fréquente j'ay, comme il arrive aussi pour je sçailje sçay (lett. 1 38, 1 45). En position finale absolue, -ay est plus fréquent que -ai, qui n 'apparaît qu'exceptionnellement dans des adjectifs du genre gai (lett. 99) et dans le participe hai (lett. 1 43). Une alternance entre l ' usage de la forme cultivée et l'emploi de la graphie po­ pulaire se produit aussi pour -mnl-nn: les formes du genre solemnel (lett. 1 72) alternent donc avec celles du type condanné (lett. 99). La présence de consonnes quiescentes, plus ou moins justifiées par l 'étymolo­ gie, constitue un trait caractéristique de l 'orthographe de Bailly. Voilà quelques exemples: -dv, fv, pv: advis (lett. 1 07), trefve (lett. 1 06), nepveu (lett. 1 40); -et, pt, bt: subject (lett. 99), nuict (lett. 1 05), achepter (lett. 1 1 0), doubtes (lett. 1 42); -cq, pc: blocqué (lett. 1 02), pacquet ( lett. 1 1 3), niepces (lett. 1 25), nopces (lett. 1 35); -bs, se: soubs (lett. 1 05 , mais sous, ibid.), sçavante (lett. 1 36). -dm: admirauté (lett. 1 65). Pour indiquer la désinence de la deuxième pers. du pluriel de l 'indicatif ou de l 'impératif, -s est utilisé à côté de -z (vous daignés, lett. 1 02, jugés, assurés (imp., ibid.) alternent avec vous allez dire, lett. 1 58, appuiez, lett. 1 45). Quelques cas de substantifs ou participes dont le pluriel est formé avec -z sont également à signaler (qualitez, lett. 1 00; se sont opposez, lett. 1 65). Quelques différences par rapport à l 'usage moderne concernent la représentation de la fricative alvéolaire sourde, tantôt notée par -c (offencer, lett. 1 04, bource, lett. 1 58), tantôt par -ss (grimasses, lett. 1 1 6, retraississement, lett. 1 30-A), - t i

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