La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 152 245 Lettre 152 A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 1, lett. 55/2 Destinataire: Madame Royale Lieu et date: Paris, 1 0 septembre 1 649 Support: 1 bifeuillet (ff. l v, 2v blancs) Autres mentions: f'°2v: AM.R., Le Pere Bally, 1 0 septembre 1 649 Madame Enfin toutes les frondes se rompent, et ne nous jetteront plus de pierres. Le Par lement fût heureusement fermé lundi passé à neuf / (f'°2r) heures du mattin I . Les frondeurs protesterent de vive voix à Monsieur le Premier President, que la Grand'Chambre2 avait failli d'avoir ouvert le pacquet du Parlement de Pro vence sans l ' intervention des autres Chambres3, qu'elles ne le devraient point permettre, mais que la conjoncture des affaires, et du bien public ne leur per mettaient pas de faire du bruict, qu'elles se contentaient de protester que, si 1 C'est-à-dire, le 6 septembre. Les vacations du Parlement avaient lieu généralement du 7 sep tembrejusqu'au jour suivant la Saint-Martin ( 1 1 novembre); pendant ce temps, la Chambre des Vacations s'occupait des questions les plus urgentes. 2 La Grand'Chambre était la première et la plus importante parmi les chambres du Parlement de Paris; elle connaissait des causes des ducs et pairs, des grands officiers de la Couronne, des offi ciers du Parlement et de la Chambre des Comptes, ainsi que de l 'Université, des ecclésiastiques et des secrétaires du roi. Ceux-ci pouvaient demander d'être jugés au criminel par la Grand'Chambre etpar laTournelle assemblées. Elle connaissait des appellations verbales des jugements donnés par les tribunaux de son ressort et jugeait surtout des affaires d'audience. M. MARION, op. cil., p. 425. 3 Sur la question du paquet du parlement de Provence, cf. les mémoires d'O. Talon (op. cit., p. 361 -63 ); le premier avocat de la reine explique que vers le 15 juillet, le conseiller Loisel reçut des lettres du Parlement de Provence, adressées au Parlement de Paris et aux Requêtes; Loisel remit les lettres à la Grand'Chambre, où elles demeurèrent une quinzaine de jours; au début du mois d'août, les Enquêtes demandèrent une assemblée générale des Chambres, pour l'ouverture de ces lettres, ce que le premier président Molé refusa (cf. lett. 1 47, n. 5); entre temps, des lettres du Parlement de Bordeaux furent apportées au procureur général. D'après Talon et J. Vallier, op. cit., t. 1, pp. 391 -93, il ne s'agissait que de prétextes des frondeurs pour retarder le retour du roi.
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