La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 � Lettre 161 L ettre 161 A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 54, fasc. l , lett. 64/4 Destinataire: ' Lieu et date: Support: Autres mentions: Madame Madame Royale Paris, 1 5 octobre 1 649 2 bifeuillets encartés (ff. l v, 2v, 3v, 4v blancs) f04v: M. le Pere Bailly, 1 5 octobre 1 649 277 Nous sommes à la veille de voir lafronderie confondue, et toutes les Frondes mises au croc. Cette fortune opiniatre à soutenir nostre Ministre comble tous les préci pices / (f"2r) à mesure qu'on les creuse soüs ses pieds, et lorsqu'on pense que ce so leil va éclairer dans un autre hemisphere, nous le voions briller dans le nostre, je veux dire sur cet horizon, plus fortement, et avec plus de splendeur que jamais. Neantmoins, Madame, comme les plus beaux jours d'esté ont tousjours quelques ombres, et qu' ils ne sont jamais tout à fait purs, de mesme la tranqui lité de nostre court n ' est pas tout à fait exempte d'a emotions, qui sont comme de petites vapeurs qui s 'elevent foiblement, et se dissipent aussitost. Des tabourets menaçoient de casser bien des testes 1 • V.A.R. en sçait l 'histoire, I L'affaire des tabourets avait été causée par la sollicitation, faite par la duchesse de Longueville et appuyée par les princes de Condé et de Conti, d'accorder le tabouret de grâce pour la princesse de Marcillac, femme du futur duc de La Rochefoucauld, et pour la marquise de Pons. Ce privilège, qui consistait en la possibilité de rester assis au cercle de la reine, n'était accordé qu'aux duchesses et provoqua la réaction de la noblesse; des assemblées eurent lieu d'abord chez le marquis de Mont glat, puis chez le marquis de Sourdis et le maréchal de !'Hôpital; des représentants de toute la no blesse française y prirent part. Un manifeste de la ligue tabourétique fut rédigé et envoyé dans les provinces, tandis que le 4 octobre Je maréchal de !'Hôpital présenta à la reine une requête de la noblesse qui s'opposait aux nouveaux tabourets. Puisque les princes de Condé et de Conti défendi rentleurs protégées, les assemblées continuèrentjusqu'au 1 0 octobre; à cette date, pendant l'une des réunions chez le maréchal de J 'Hôpital, l ' on apporta un brevet de la reine, par lequel tous les tabou rets accordés après 1 643 étaient abolis. La délibération de la noblesse au sujet de ce brevet n'eut lieu que le 1 2 octobre: l 'intervention des représentants de la maison du roi et de la reine. du duc d'Anjou et du duc d'Orléans fut déterminante pour l'acceptation, alors qu'une partie considérable de l 'as semblée souhaitait une déclaration vérifiée par le Parlement. Le 13 octobre, une députation de la noblesse auprès de la reine et du Cardinal fut chargée de les remercier. Sur ce sujet, cf. suàout les mémoires de Montglat, op. cil., pp. 220 ss., d'O. Talon, op. cit., pp. 366 ss., ainsi que le Journal de Dubuisson-Aubenay, cit., pp. 1 88 ss. et celui de J. Vallier, op. cil., t. Il, pp. 1 0- 1 3.
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