La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Le11re 163 287 gouvernement seroit tiranique; ce qui ne se voit point pratiquer par aucun prince chrestien. Le frere du sieur d' Amboise I 5 enleva, il y a quelque jou [r]s, la niepce du feu comis Lambert1 6, qui est mort riche de cinq millions, et laquelle a bien trois le blocus de Paris, le Parlement d 'Aix s'unit à celui de la capitale, tandis que la population éleva des barricades et pilla les maisons des partisans du comte d 'Alais. Grâce à la média tion du cardinal B ichi, envoyé par Mazarin, un traité avantageux pour le Parlement fut signé le 27 mars, mais au mois de juin le comte d' Alais vint mettre le siège devant Aix et un nouveau traité, plus favorable au gouverneur, fut signé le 8 août. A la suite de nouveaux troubles, la reine avait convoqué à Paris les délégués du Parlement d'Aix et ceux de la no blesse locale, qui faisait cause commune avec le gouverneur; Condé, qui avait pris parti pour le comte d ' Alais, son cousin, chassa du Conseil les conseillers d 'Aix, sans même de mander l'avis de la reine. Cf. A. CHÉRUEL, op. cit., t. III, pp. 235-38; P. G. LORRIS, op. cit., p. 1 27. 15 Antoine d'Amboise, baron d 'Hémery (mort en 1 650), l ieutenant d'artillerie, puis maré chal de camp du régiment de Touraine, avait été gouverneur de Trin en 1 643 et il était donc bien connu de la duchesse de Savoie, qui en avait demandé le renvoi en 1 648. Pendant le siège de Paris, il avait été gouverneur de Lagny-sur-Marne et avait été nommé lieutenant gé néral de ! 'armée royale. Cf. DBF, t. II, col. 485; G. C L A R ETT A , Storia della Reggenza, cit. , t. Il, pp. 279-80. Son frère était Adrien d' Amboise. Une lettre de l ' ambassadeur Ponte rap portait cette nouvelle à la cour de Savoie (A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 1 , lett. 1 24/3 ): "Mr. d'Amboise hà allevata una figlia di 1 1 anni ricchissima per il suo figliolo et per timor della giustitia, dicono che se ne và à Bourdeaux à servir quel Parlamen to. ( . . .)". Ibid. , m. 5 2 , fasc. 7 (secrétaire d'ambassade Ferraris), lett. 1 9/4 d u 22 octobre 1 649: "Mons. d'Amboise hà rubbato una figlia al proprio padre per darla al figlio suo, a cui <lice, ch'era stata promessa dalla madre ch 'ora è morta. La figlia è di Tours, di ettà di ondeci anni, e dicono sia ricca di 500 mila lire di beni. Fonda i l suo raporto su un'avviso, che <lice haver avuto, che il padre la voleva condur quà a Parigi per maritarla ad un'altro et si <lice per sicu ro che s'è ritirato à B ordeaux sotto la protezione del Parlamento." 1 6 Jean Lambert, commis de Fieubet; sur ce personnage, cf. TALLEMANT des RÉAUX, op. cit., t. 1, pp. 249-5 1 et 923-24; il était mort en 1 645. Sa nièce était Marguerite Fleuriau ( 1 638- 1 67 1 ), fille de Charles Fleuriau et de Marie-Marguerite Lambert, sœur de Jean. Dictionnai re de la Noblesse, cit., t. VII, col. 100. L'enlèvement de Marguerite Fleuriau a été raconté par Tallemant, op. cir. , t. II p. 283: "[ Adrien d' Amboise] s'avisa que la fille d ' un nommé Floriot, beau-frère de feu Lambert le riche, qui, en mourant, laissa beaucoup à sa niepce, serait bien le faict d ' un filz de treize ans qu'il avoit; et, comme le pere et la fille passaient entre Orléans et Blois, Amboise enleva cet enfant, qui n'avoit que dix ans, et retint le pere et une tante. Le marquis de Sourdis [Charles d'Escoubleau, marquis de Sourdis], gouverneur de Beausse et aussy gouverneur d'Amboise, estoit avec son ordre à la teste des enleveurs. Il fallut composer à vingt mille livres. Floriot donna une partie de l'argent pour r'avoir sa fille, et quand il fut à Paris, il presenta requeste au Parlement. mais M. de Beaufort, à cause du marquis d' Alüye [Paul d' Escoubleau, marquis d' Alluye, fils du marquis de Sourdis], qui estoit du party de Paris (c'estoit durant la Fronderie), l' intimida, et il fallut donner le reste." La nouvelle est également présente dans la gazette manuscrite (ms. f. fr. 25025 , f01 1 5r).
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