La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
3 1 2 Correspondance d'A. Bailly - 1649-1650 grace, on en aporte une assés considerable, et mise en ces termes: elle entrete noit quelque intelligence avec un grand Princes. Ils adjoutent aussi que l ' on commence à parler tout de bon de la paix, et que Je comte de Pigneranda9 a es crit au sieur Contarini 1 0 de disposer M. le Cardinal à une entre-veue, à quoi Son Eminence s 'offre. Je vous envoie un tas de nouvelles dans une feuille à part i 1 , que je n ' ai point !eues, et j e crois qu 'elles ne valent pas celles que vous rece vrés de Paris. Je vous donne ce que je puis, et proteste de mourir Monsieur vostre tres humble, tres obeissant, et tres obligé serviteur en Nostre Seigneur D. Albert Bal ly De Chambery, ce 3.decembre 1 649. (marge gauche, }2r) Si je sçavois que nostre Maistresse aimat autant mes lettres de Chambery que de Paris, je prendrois la hardiesse de luy escrire quelques fois. me de Beauvais, DUBUISSON-AUBENAY (op. cil., t. 1, p. 1 90) et MONTGLAT (op. cil., p. 222) nous informent que dès le 23 novembre, elle avair reçu l'ordre de se retirer de la cour et de se rendre dans sa maison de Gentilly; le 24, ses meubles furent enlevés du Palais Royal. Elle demeura un an loin de la cour, après quoi elle fut rappelée. Mme de Motteville analyse les conséquences de cet épisode sur le développement de la Fronde et observe d'un côté que "la douceur que M. le prince de Condé, Madame de Longueville et le prince de Conti avaient eue pour [Mazarin] n'avait été qu'une feinte (...) et leur artificieuse maniere d'agir lui fit juger qu'il ne fallait point qu'il espérât de sincère réconciliation de leur côté." D'autre part, cet épisode réveilla le parti des frondeurs, qui "voyaient avec joie que le cardinal Mazarin ne pouvait être content de M. le Prin ce" et qui "espéraient que, les choses venant dans les dernièresextrémités, ils arriverait qu'ils re prendraient liaison, soit avec le ministre, soit avec le prince de Condé." (op. cil. , p. 303). 8 Il s'agit du prince de Condé, qui avait pris parti pour Jarzé, cf. supra, n. 7. 9 Gaspard de Bracamonte, comte de Pefiaranda. I O Alvise Contarini ( 1 597-1 65 1 ), ambassadeur de Venise au congrès de Münster et l 'un des pro tagonistes de la paix de Westphalie. Parti de la ville allemande le 9 août, il s'arrêta à Anvers et Bruxelles pour négocier au nom de Mazarin la définition de la frontière franco-espagnole entre Landrecies et Saint-Quentin au mois de novembre 1 649, il s'installa à Paris et y demeura jus qu'au mois de mai 1 650. OBI, t. XXVIIl, pp. 82-91 . 1 1 Cette feuille ne nous est pas parvenue.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=