La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

26 Correspondance d'A . Bailly - 1649-1650 duites par ce qui, ce que lorsque le sujet logique qui suit est un substantif plu­ riel (ce qui augmente ... sont .. .Iett. 1 24) Pour ce qui est du possessif, il est à remarquer l 'usage de la forme tonique avec un substantif, en fonction d'adjectif; Bailly n'utilise cette structure que précédée d'un article indéfini : un sien voisin, lett. 1 60; un mien cousin, lett. 201 . Conformément à une tendance bien enracinée à l ' époque, les pronoms person­ nels sujet ne sont presquejamais orrùs par Bailly, à l 'exception de la structure tant y a, dans laquelle le neutre il n'est jamais utilisé, cf. lett. 1 90, 1 96; dans une phra­ se, le sujet neutre il manque (les ruptures dont est question, lett. 1 73) et dans le cas fréquent de phrases juxtaposées ayant le même sujet, le pronom personnel n'est parfois pas présent1 9 (lett. 202: Je vous en remercie, Monsieur, . . . de toute l' etendue de mon cœur; et attendrei vos ordres . . .); nous avons relevé seulement deux exemples de pronom tonique sujet non repris par le pronom correspondant atone: dans les deux cas, le pronom utilisé est luy (lett. 1 55- 1 60). Parfois, les formes du pluriel sont utilisées à la place du singulier et vice-versa: cf. lett. 1 8 1 les choses qu' elles [la princesse de Carignan] ne veutpoint/aire; lett. 1 02, Elle [mes larmes] ne m' empeschent . . . ). La fréquence de ces formes empêcheraient de les considérer comme de simples coquilles justifiées par la hâte. Soy se rapporte parfois à un sujet exprimant un nom de personne: lett. 99, il se surmonte soy mes­ me, lett. 1 56, il n ' a rien demandépour soy. Pour ce qui est du pronom en, i l est parfois employé comme pronom de rap­ pel renvoyant à une chose (Madame Royale luy avait escrit de s' informer de l' estat de la Sainte Maison de Tanon, et aprés de luy en escrire sespensées, lett. 1 85 ; La surceance ( . . .) ne fut pas produite pour de justes considera­ tions; maintenant ils en ont besoin d' une, lett. 1 95 )20; parfois, ce pronom sembl e plutôt se rapporter à une phrase entière et marquer une idée de cau ­ se21 (je luy dirais bien d' autres choses, et le comique melé avec le serieux luy...fll. rendrait le discours plus agreable ( lett. 1 83 ) . En tout cas , en et y ne renvoient pas de façon nette à un antécédent22, mais i l s semblent plutôt re­ présenter une situation qui résulte d ' une action (lett. 1 63 , Y ayant témoigné beaucoup de difficulté {à son retour à la cour] . Ils sont souvent utilisés par 19 /bid., pp. 1 1 3- 14. 20 G. SPILLEBOUT, op. cit., p. 1 5 3 21 A . HAASE, op. cit., p . 2 1 par. 9 B. 22 J. PINCHON, Les pronoms adverbiaux EN et Y, leurs emplois et leurs valeurs enfrançais clas­ sique et enfrançais moderne, Genève, Droz, 1 972, p. 26.

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