La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 191 353 temps entreprit de faire Je ramant de ces amours, car on n 'en a jamais veu de plus Jongues, puisqu 'elles ont duré quarante ans, de plus saintes, puisqu'effec­ tivement ils vivaient tous deux comme deux saints, ni de plus fideles, s 'estant aimés jusques à la mort. C 'est une demoiselle de 1 ' hostel d 'a Angoulesme ap­ prochantb l ' age du defunct. / (f'4r) On a eu tort de dire que Monseigneur 1 ' Evesque de Lingendes 1 3 avoit presché contre le Brave des ParisiensI4, car il est frondeur, et son bon amy; Je gazetier1 5 le conoit un peu. Quoi qu'on dise, le parti des trois prisoniers est fort en Bourgogne et par tout. Outre qu 'on gronde à Paris, la court y pourrait bien retoumerl6. Brissac, et Saumur (où l e gazetier a veu\et baisé/ le riche present de Madame Royale dans 1 'eglise de Nostre Dame des Ardillieres 1 7) pourraient bien r 'en­ voier leurs gouverneurs pretendus à Paris, pour y faire provision de v iandes de son père n'avait qu'un seul frère et aucune sœur; quant à Anne Hubert, nous n'avons pas pu re­ trouver sa généalogie. Les lettres de Chapelain font peut-être allusion à la liaison entre Vaugelas et cette demoiselle, sans toutefois dévoiler l 'identité de cette dernière; le 1 5 décembre 1 637 (op. cit., t. I, p. 1 86), Chapelain écrivait à Godeau que "M. de Vaugelas, qui jusqu'à présent vouloit faire sa fortune par le moyen des femmes, a changé de batterie et veut maintenant faire la fortu­ ne des femmes par son moyen, je veux dire qu'il est resolu d'en espouser une qui n'a rien, et pource que luy mesme n'a pas grand chose pour mettre cette personne à son aise, l ' amour qu'il luy porte est si violente qu'elle l'a porté à poursuyvre à mort un homme le meilleur qui soit en Nomiandie [M.de Jonquières, beau-frère de Conra11], pour avoir son bien. Nous venons s'il sera plus heureux en cette affaire qu'en toutes les autres, ! 'Hôtel de Rambouillet se resjouit avec luy à ce sujet". Trois ans plus tard (le 5 septembre 1640, ibid., t. 1, p. 290) il notait que "M. de Vau­ gelas n'est point prestre et vit en prestre, n'est point mort quoyqu'il n'ait pas de quoy vivre, et n'est point marié, quoyqu'il face l'amour il y a longtemps pour l'estre". 13 Jean de Lingendes, évêque de Sarlat depuis 1 642, puis de Mâcon à partir de 1 650; il était renommé comme prédicateur (TALLEMANT des RÉAUX, op. cit., t. II, p. 779 et p. 1 527). 14 C'était le sobriquet qui désignait le duc de Beaufort. 15 C'est-à-dire Bailly. l 6 En effet, à cette époque en Bourgogne, les partisans des princes anêtés le 18 janvier étaient nombreux, surtout à Bellegarde; déjà avant le départ de la cour pour cette région (5 mars 1 650), Mazarin avait envoyé le duc de Vendôme avec Palluau et quelques autres seigneurs fidèles à la cour pour essayer de soumettre cette province. Cf. lett. 1 90, n. 7. La cour resta à Dijon jusqu'au 25 avril. 1 7 L'église de Notre-Dame-des-Ardillières à Saumur date de la Renaissance ( 1 534- 1 553); en 1634, une nouvelle chapelle fut ajoutée par volonté du cardinal de Richelieu, tandis qu'en 1 642, Abel Servient y avait fait bâtir à son tour une chapelle. Le gouverneur de la ville de Saumur, le maréchaldeBrézé, beau-père de Condé, s'y était retiré dès le 1 8janvier, après l 'anestationdesPrices. Il y mourut le 17 février et le gouvernement passa à M. de La Roche-Servient, favorable au parti des Princes; entre temps, le gouverneur désigné par la cour, François Guitaut, sieur de Comminges, capi-

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