La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

372 Correspondance d'A. Bailly - 1649- 1650 nostre commun amy3, dont j ' imploreb l ' assi stance, et les prieres, de me pro­ mettre une ardente amour, et de vous asseurer que je perdrei plustost mille fois la vie, que de me rendre indigne d ' un si riche tresor. Je parle avec ardeur et je le sui s tout pour vous, comme je suis aussi sans reserve, Monsieur, vostre tres humble, tres obeissant, et tres obligé serviteur, A.B. 3+?+; b la lettre continue dans la marge gauche du f0l r. 3 Sur la base du contenu des lettres suivantes (cf. note précédente, et lettre 204), nous pensons que ce personnage pourrait être le marquis de Lullin (sur celui-ci, cf. lett. 1 84). En effet, Bailly le cite souvent en tant qu'auteur d'une lettre-pamphlet diffamatoire contre lui et comme instiga­ teur de Catherine de Rossillon, son accusatrice principale. D'après les lettres citées, au cours de son séjour au Piémont, Bailly aurait plaisanté sur ces deux personnages en la présence de la du­ chesse de Savoie; en outre, on peut supposer que la haine du marquis de Lullin venait d' une part, de la question de Thonon (Lullin soutenait le prieur Gillette dans cette affaire, cf. lett. 1 42, n. 27, lett. 1 84), d' autre part de ce que Bailly a dû servir d'intermédiaire entre le marquis et sa sœur, la comtesse de Masin, pour la question du mariage de celle-ci, que son frère désapprouvait (cf. lett. 1 84 et 1 92). Finalement, Bailly avait servi d'intermédiaire entre le marquis de Lullin et la chan­ cellerie ducale, vraisemblablement pour lui faire accorder une somme plus élevée destinée à son voyage à Vienne, comme ambassadeur extraordinaire pour l ' investiture du Montferrat. On peut également supposer que cette haine du marquis de Lullin aux égards de Bailly avait été aigrie en pattie par le marquis de Saint-Thomas, pour des raisons qui nous restent inconnues, mais qui nous paraissent liées à des questions d'argent (cf. lett. 206).