La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

380 Correspondance d'A. Bailly - 1 649-1650 Lettre 206 A.S.T., Corte, Lettere Ministri-Francia, m. 56, fasc. 1 , n. 29/4 Destinataire: Lieu et date: Support: Autres mentions: Catherine de Rossillon s.l., s.d. [automne 1 650] 2 bifeuillets / La paix de Nostre Seigneur Mademoiselle ' 1 Catherine de Rossillon, fille de Jean-Baptiste de Malarmey, comte de Rossillon colonel des troupes du duc Philibert-Emmanuel de Savoie et de Ferdinande-Hélène de Maillard-de-Tour­ non, fille d'honneur de la duchesse de Savoie et, après la mort de son mari ( 1 623), première da­ me d'honneur de Madame Royale. Catherine fut elle aussi fille d'honneur de Christine de Sa­ voie. Dictionnaire de la noblesse, cit., t. XII, pp. 950-5 1 ; E. A. de FORAS, op. cit., t. III, p. 3 1 4. Pendant l'été ou l'automne 1 650, Catherine de Rossillon entreprit de diffamer Bailly à la cour de Savoie, en diffusant une lettre contenant des accusations qui sont résumées par Bailly dans le corps de cette lettre. Le prétexte aurait été un épisode ayant eu lieu à Front au cours de l'été 1 650 (f'4r), lorsque Bailly causant avec Madame Royale et le marquis de Lullin se référa à Mlle de Rossillon par l 'expression plaisante de "la grosse Catau", faisant allusion peut-être à une aven­ ture galante entre ceux-ci. Mais la brouille avec Mlle de Rossillon n 'est pas la seule qui troubla le voyage au Piémont de Bailly; comme l'a déjà montré G. Mombello (Une lettre inédite ( .. .), cit., p. 20), au cours de son séjour piémontais il dut se heurter avec plusieurs personnages de la cour, entre autres le prieur Gillette, de la Sainte-Maison de Thonon, le marquis de Saint-Thomas et le marquis de Lullin lui-même. En effet, la lettre 2 1 3 et plusieurs lettres de 165 1 permettent d'inférer que le personnage auquel B ailly se réfère sous forme elliptique dans cette lettre est le marquis de Lullin (cf. lett. 2 1 3: "cette demoiselle [de Rossillon] ( ...) a dit de moi tout ce que la fureur, et la plus vehemente passion peut faire dire à une persone qu'elle possede, en adjou­ tant: 'Je veux bien que ce perfide sçache que je le persecute ( ...) puisque luy mesme m'a perdue, et le marquis de Lulin, dans l 'esprit de Madame, et de toute la cour' "; dans une lettre de 1 65 1 (A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m . 57, fasc. 1 , dossier I l B , f'4v) , Bailly fait allusion à ")'amertume que [lui] cause la mauvaise humeur du marquis de Lullin"; quelquesjours plus tôt (ibid., dossier 1 A, f'2v), où il dit clairement que ce fut Lullin qui donna ordre de le diffamer, non seulement en Savoie, mais aussi à la cour de France.) Les raisons qui pouvaient justifier la colère du marquis de Lullin contre Bailly semblent être beaucoup plus sérieuses que la plaisanterie sur Mlle de Rossillon. La lecture de la correspon­ dance de 1 650 permet de supposer au moins trois autres causes possibles; en premier lieu, l'ac­ tion de médiation développée par Bailly entre le marquis et sa sœur, la comtesse de Masin (cf. lett. 1 84, n. 1 3 ) à propos de la question du mariage prétendu de celle-ci avec René de Menthon.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=