La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
392 Correspondance d'A. Bailly - 1649-1 650 De Paris, ce 25.novembre 1 650 marge gauche, f02v : Voici Madame, comme la lettre escritte à M[ademoiselle] de Rossillon conclut pour montrer que l ' auteur reconoit mon innocence, et par le par passion: "Ma chere Catin, en un mot le D.Bally m 'est devenu odieux seu lement parce qu' i l a mal parlé de vous à Madame." V.A.R. sçait le contraire. Devant que partir, il me dit qu ' une personne de la Court l 'avoit asseuré <que>b V.AR . et moi nous estions accordés pour le trom per, mais que j 'en avais esté bien <trompé>c parce que V.A. aiant obtenu de moi ce qu 'elle pretendoit, m' avait abandonné, et meprisé. C[ette]d pers[o]nnee là est bien aisée à deviser. / De Paris (f'3r) La Reyne est toujours malade4, il y a deux jours qu'elle fût saigné[e]f du pied. Sa maladie sera longue. M. le Cardinal a contremandé son bagage qui estait des-jà parti pour Rhetel, en apparence et en effet, pour achever le traité de paix avec le duc Charles5, que Madame la duchesse d'Orleans a commencée. Si la reyne se porte mieux, il partira lundi6. 4 Anne d'Autriche, qui avait quitté Bordeaux avec la cour le 15 octobre, était rentrée à Paris le 1 5 novembre (cf. CHÉRUEL, l. IV, p. 1 96; DVBUISSON, op. cit., t. I, p. 340; J. V ALLIER, op. cit . . t. II, p. 2 1 6). La fièvre dont elle avait été atteinte à Poitiers, pendant le voyage de retour à Paris, dura encore jusqu'à la fin de l'année: elle ne retrouva sa santé qu'au mois de décembre. La cour de Savoie était régulièrement informée de l 'état de santé de la reine par les dépêches de l 'abbé Gian Battitsta Amoretti. La correspondance de celui-ci pour la période qui nous concerne est conservée aux A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 56, fasc. 3. 5 Le cardinal Mazarin partit de Paris le J er décembre; son but était celui de "retirer Réthel des mains des ennemis (les espagnols), qui venaient de le prendre (...) (pour) entreprendre quelque chose qui pût réparer le déshonneur de la campagne" (Mme de MüTIEVILLE, op. cit., p. 367). En effet, la guerre contre les troupes de l ' archiduc Léopold avait été défavorable pour la France, qui avait subi plusieurs défaites au cours du mois de septembre 1 650. Réthel avait été pris par les troupes du général de Turenne, allié depuis le mois de mai avec l ' archiduc. L'hypothèse que ce voyage du Cardinal était motivé par la recherche d'un accord avec le duc Charles de Lorraine est formulée aussi par Gian Battista Amoretti (lett. 98/2 du 25 novembre 1 650). 6 C'est-à-dire, le 28 novembre; en réalité, il partit deux jours plus tard.
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