La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

394 Correspondance d'A. Bailly - 1649-1650 Monsieur le duc de Beaufort est horriblement amoureux de Madame, et non pas de Mademoiselle de Mombason 1 1 . Non obstant l ' assassinat de son gentil­ homme 1 2 il se rend tous les soirs à l' hostel de Mombason accompagné d' une dixaine de cavaliers. / (f'3v) La mesdisance, et peut estre le veritable est que l ' amitié du duc de Beau­ fort, et de Madame de Mombason est trés mutuelle, QUOIQUE DANS LE RESPECT ET TOUTE L' HONNETET É POSSIBLEh. L'un et l ' autre n' atten­ dent que le moment de la mort du bon duc de Mombason pour contracter un de­ siré et heureux mariage. Je fus devant hier bien une bonne heure avec ce Duc qui me parla fort des coups d'espée qu' i l avoit donnés sous Henri le Grand, et me fit cent questions de l 'esprit, de la conduitte, et de l ' honneur de V.A.R. en presence de Madame l ' abbesse de Cam I 3, et de Monsieur Gamache l 4_ Ce bon homme pleuroit de joye, quand j e luy parlois du raport qu' il y a entre le visage de V.A. et du feu Roy Henri, qu' i l appelle son bon Maistre, et entre l ' esprit de l ' un, et de l ' autre. 1 1 Marie de Bretagne, deuxième femme d'Hercule de Rohan, duc de Montbazon, cf. Jett. 1 35, n. 2. La duchesse de Montbazon fit la conquête du duc de Beaufort après avoir été délaissée par Je duc de Longueville, qui la quitta pour épouser Geneviève de Bourbon (2 juin 1 642). (ibid., t. II, p. 220). Mademoiselle de Montbazon est Anne de Rohan, fille cadette de la duchesse de Mont­ bazon (cf. lett. 1 67, n. 5), qui avait suscité l'affaire des tabourets au cours de l'automne 1 649. La fille aînée de la duchesse de Montbazon, Marie-Eléonore, était déjà entrée en religion à cette époque et par conséquent, il ne peut pas s'agir d'elle. 1 2 La nuit du 2 octobre, un écuyer du duc de Beaufort nommé Saint-Aiglan-La Vigne, fut tué pendant que la carrosse du duc amenait celui-ci de la maison de sa sœur, la duchesse de Nemours, vers la maison de sa maîtresse. la duchesse de Montbazon. Cf. DUBUISSON, op. cit., t. 1, p. 335. Amoretti (lett. 90/4 du 4 nov. 1 650), qui a rapporté à la cour de Twin tous les détails de cet accident, a aussi rapporté trois possibles hypothèses sur les auteurs de ce crime; il pourrait s'agir d'"un colpo il quale venesse dalla corte, altri (supponevano che fosse stato ideato) da inimici particolari di detto Beaufort, altri che fossero ladri nottumi ( ...). C'era anche chi si persuadeva, che Beaufort medesimo ne fusse stato lui l'autore con duo fini, prima per disfarsi d'uno dei suoi confidenti, al quale dubitava d'haver confidato troppo, e l'altro per vedere, se il popolo di Parigi s'armerebbe alla sua difesa." Le meurtrier fut arrêté Je 14 novembre. (ibid., t. 1, p. 339; J. V ALLIER, t. Il, p. 2 1 9). 1 3 Marie-Eléonore de Rohan ( 1 629-1 682), fille d'Hercule de Rohan et de Marie de Bretagne; elle fut consacrée abbesse du monastère de la Sainte Trinité de Caen le 1 1 décembre 1 650, six mois après sa nomination (23 juin 1 650); ensuite, elle fut abbesse de Malnoue, près de Lagny. Gallia Christiana, cit., t. IX, col. 432; Dictionnaire de la noblesse, cit. , t. XVII, col. 508. 1 4 Il pourrait s'agir de Charles de Gamaches. vicomte de Châteaumeillan, seigneur de la Fouge­ rolles (ibid., t. VIII, col. 893).

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