La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Leure 208 40 1 morte, disant que c 'estoient les couleurs de la Reyne. J ' y adjoutei les gride­ lines 1 7• Dea Paris Les fiebvres chaudes, qu'on appelle à la mode, font d'etranges ravages. Messieurs les ducs de Beaufort, et de Nemours 1 8 se sont declarés pour Messieurs les Princesl9, qu'ils appellent le parti des miserables. On creint tous-jours des desordres, et la ligue est faite contre Son Eminence. Madame de Rodes20, veufve, et niepce de M. le Garde des Seaux est toute puis­ sante sur l 'esprit de son oncle. Elle n ' abandonne point Madame la duchesse de Chevreuse, qui gouverne tous-jours le Garde des Seaux. On parle fort de les donner à M. le comte de Servient, mais le peuple n 'en veut point, à cause, dit-il, qu' il a empesché la paix . 1 7 L'adjectif gridelin signifiait gris comme lafilasse de lin. 18 Charles-Amédée de Savoie-Nemours ( 1 624- 1 652), fils de Henri de Savoie, duc de Nemours. Il servit aux sièges de Gravelines ( 1 645), de Béthune, de Lens, de Courtrai. Pendant la Fronde, il se laissa entraîner par sa maîtresse, la duchesse de Châtillon, dans le parti rebelle; il participa donc aux combats de Bléneau et du faubourg Saint-Germain ( 1 652), où il fut gravement blessé. Quelque temps plus tard, il fut tué en duel par son beau-frère, le duc de Beaufort. IORI, op. cit., p. 1 87. 19 En effet, la princesse Palatine, qui était liée à la duchesse de Longueville par une étroite ami­ tié, avait pris le parti des Princes et avait gagné peu à peu tous les principaux Frondeurs; la du­ chesse de Chevreuse, qui avait été mécontente du fait qu'on n'avait pas donné au marquis de Noirmoutiers le gouvernement d'Arras qu'elle avait demandé pour lui, (CHÉRUEL, op. cit., t. IV, p. 46) et demandait sans l'obtenir les biens confisqués sur les victimes des guerres civiles avec une somme de trois cent mille écus qui lui était due, se laissa séduire par la promesse que lui fit la Palatine de marier sa fùle, Charlotte de Lorraine, avec le prince de Conti (ibid., pp. 1 3 1 , 173-74). La Palatine avait également promis au Coadjuteur le chapeau de cardinal, et à Châteauneuf la charge de chef du Conseil. (ibid. , p. 1 3 1). Aussi, le duc d'Orléans avait été poussé à se plaindre de Mazarin, supposé de vouloir s'allier aux Princes contre lui (ibid., p. 1 76) et de la nomination de Nicolas Fouquet à la charge de procureur général à son insu (ibid., p. 1 80). 20 Louise de Lorraine, fille naturelle de Louis, cardinal de Guise, et de Catherine de Clèves; elle était la deuxième femme de Claude Pot, seigneur de Rhodes, grandmaître des cérémonies et était veuve depuis 1642. Père AN S E L ME , op. cir., 1. IX, p. 3 1 l B , TALLEMANT des RÉAUX, op. cit .. t. I, p. l 1 78. Peut-être, Bailly qualifie Mme de Rhodes comme la nièce de Châteauneuf à cause de la parenté entre elle et Louise Pot, femme de Claude de I 'Aubespine, sieur de Verderonne, président de la Chambre des Comptes et fille de Guillaume Pot, seigneur de Rhodes, frère de Claude Pot.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=