La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

408 Correspondance d'A. Bailly - 1649- 1650 lui ci obeissant, fut si mal traité par M. du Parc 1 1 , qu ' estant retourné sur sesbpas aux lieux où estoit encore S .A., elle luy demanda le sujet de son retour, et lui aiant repondu que M. du Parc l ' y avoit r'envoié à grands coup [sic] d ' epée, ce Prince se mit en une si grande colere, qu ' il se saisit d ' un cotrait, et puis d ' un chandelier pour le jetter à du Parc, qu'il accabla d ' injures, et sans M. le duc de Longue-ville, et la Tivolliere l 2 qui le saisirent, il auroit tué du Parc l 3 . Monseigneurs du clergé ont fait toutes sortes de diligences pour obliger M. l e Car­ dinal de donner audience à M. l 'Archevesque d'Ambrun14, sur la libertéc de M. le prince de Conti, qu'ils demandent avec grande chaleur, et sur le constant refus qu'il leur en a fait, ils ont resolu de faire imprimer leur [sic] remontrancesl s . Ainsi toutes les armes de l a Fronde sont du papier, e t des caracteres qui ne char­ ment point. "+premiere+; bses sur ces; cfiherté sur par. 1 1 Guy de Bar, mort en 1 690, capitaine des gardes de Mazarin, puis capitaine aux gardes françaises, maréchal de camp en 1 649, lieutenant général en 1 652; il avait été chargé de la garde des Princes au bois de Vincennes; J. VALLfER, op. cit., t. Il, p. 1 83. 1 2 Jean de Dorgeoise de La Tivolière; il était lieutenant des gardes de la reine et il avait été envoyé à Marcoussis pour enjoindre à De Bar de transférer les princes au Havre ( l 5 novembre); il fut nommé maréchal de camp en 1652. CHÉRUEL, op. cit., t. IV, p. 1 93. 1 3 Cet épisode est raconté aussi par Mme de Motteville, qui en fait une allusion rapide dans ses Mémoires, p. 367 ("Le Prince tenta de se sauver dans une hôtellerie, mais de Bar le veillait de si près, que la chose lui fut impossible"), ainsi que par CHÉRUEL, op. cit., t. IV, pp. 192-93. 1 4 George d'Aubusson de la Feuillade ( 1 609- 1 697), nommé d'abord évêque de Gap ( 1 649), puis archevêque d'Ambrun le 1 1 septembre 1649 à la place d'Artur de Lionne, qui avait refusé cette charge. En 1658, le roi le nomma evêque et prince de Metz et l'année successive, il fut nommé ambassadeur à Venise; en 1 66 1 il fut chargé d'une ambassade extraordinaire en Espagne. En plus de plusieurs bénéfices et du titre de commandeur de I'Ordre du Saint Esprit, il reçut la charge de conseiller d'Etat d'Eglise en 1 690. MüRÉRI, op. cit., t. 1, p. 490. 1 5 Acette époque, les députés du clergé de France tenaient leur assemblée à Paris; l'assemblée avait été convoquée le 5 janvier 1 650 et se réunit le 30 mai. Dès le 1 1 août, le clergé avait résolu de demander la mise en liberté du prince de Conti, en raison de son état ecclésiastique et de son état de santé; cela constituait, évidemment, une sorte de déclaration de guerre au Cardinal. Une délégation, constituée de l 'évêque de Vabres, Isaac Habert et de l'archevêque d'Embrun fut envoyée en Guyenne au mois d'octobre pour traiter avec la cour et, puisque la requête fut refusée, une nouvelle instance auprès de la reine fut formulée par l'évêque d'Auxerre, Pierre de Brac, vers la moitié du mois de novembre mais elle n'eut pas de succès. Entre temps, sur la nouvelle de la mort de la princesse douairière de Condé, un service solennel en son honneur fut célébré le 1 2 décembre par l 'évêque de Vabres, qui plaida la cause de la maison de Bourbon (cf. J. VALLIER, op. cit., t. I, p. 23 1 ; DUBUISSON, t. 1, p. 347) pour exciter les esprits contre le Cardinal. Les démarches pour la libération du prince de Conti furent poursuivies pendant toute la première quinzaine du mois de janvier l 65 1 . Sur cet argument, cf. A. CANS, Le rôle politique de l'assemblée du clergépendant la Fronde (1650-51). "Revue Historique", t. 1 14 ( 1 9 1 3), pp. 1 -60.

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