La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

4 1 0 Correspondance d ' A . Bailly - 1 649 -/650 Madame, de V.A.R. le tres humble, tres obeissant, et tres fidele serviteur, et sujet, D.A. Bally. / (f'3r) De Paris, ce 1 6. decembre 1 650 a Les affaires du Roy d 'Angleterre commencent à luy succeder heureusement en Escosse. Tous les partis sont d 'accord, et pour luy. On va le couroner au premier jour. Et Cromvel ne sçauroit prendre le chateau d'Edimbourg, que l ' armée escossoise ne vient secourir2. § Madame de Mombason a rendu visite à Madame la duchesse de Chevreu­ se, par l ' adresse de Madame de Masurier Boujar. Ainsi, ou elles sont reconci l iées, ou elles sauvent les apparences3. Et cetui-ci est plus certain que l ' autre. § Le roy fût dimanche passé entendre le sermon à Saint Nicolas des Champs4, pour effacer l 'éclat du duc de Beaufort, qui pretendoit y paroistre avec pompe 2 Charles Il, qui avait été reconnu roi par les Ecossais juste après l'exécution de Charles I à condi­ tion qu'il s'engage à imposer le presbytérianisme et les covenanters dans tout son règne, n'avait accepté qu'un an plus tard, lors de la défaite du général Montrose et les victoires de Cromwell en Irlande et à Dunbar, contre l'armée écossaise. Une alliance fut donc signée au cours de l'automne 1 650 entre covenanters et royalistes, à la suite de laquelle Charles II fut couronné à Scone. Toutefois, les défaites des Ecossais par Cromwell obligeront le roi à quitter de nouveau la Grande Bretagne et à se réfugier en France. 3 Sur cette affaire, cf. lett. 207, n. 1 0. 4 Le 30 novembre, le duc de Beaufort avait été élu marguillier dans la paroisse de Saint-Nicolas­ des-Champs à la place de Claude de Mesmes, comte d'Avaux, qui était mort le 1 9 novembre 1 650. J. Vallier (op. cit., t. II, p. 23 l ) note que "le 1 1 décembre, dimanche, le roi fut entendre le sermon à Saint-Nicolas-des-Champs, afin, disoit-on, de se faire voir au menu peuple de cette paroisse et obscurcir par sa presence l'eclat et l'estime que M. le duc de Beaufort vouloit s'y acquerir par une assiduité affectée qu'il rendoit tous les dimanches à la grande messe, en qualité de nouveau paroissien."

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