La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 211 4 1 1 et gagner les cœurs en demandant la marguillerieS. Il ne l ' aura pas, quoiqu'il soit tous-jours bien aimé du peuple, et irreconciliable avec Monseigneur le Ca rdi nal . / § (f'3v) Monsieur le duc de Nemours a perdu son fils6, et pour le consoler, lesb me­ decins l'asseurent que Madame sa femme, qui est enceinte, acouchera d'un fils. § On eut hier au soir la nouvelle de la prise de Rhetel, qui a esté plus surpris, que pris7. M. de Manicant, aiant jetté un pont sur la riviere, se saisit d' une poterne, et cette premiere prosperité etonna si fort les enemis, qu' ils demanderent à capitu­ ler. Ainsi cette place a esté prise, et reprise sans perte, et sans grande peine. § Monsieur le milord d' Igbi8 a defait quatre cent chevaux des enemis, qui avoient dessein d'investir Bapaume. § 5 Les marguilliers étaient élus par une assemblée des personnes notables d'une paroisse et ils étaient chargés de régler ques questions administratives, telles le tarifdes bancs de l'église, celui des inhumations, l'acceptation de legs etc; M. MARION, op. cit., p. 363. 6 Le 1 2 décembre mourut à Paris François de Savoie-Nemours, fils de Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours; il était né le 10 mars de la même année, quatre jours après la mort de son frère aîné, Joseph. Elizabeth de Vendôme, sœur du duc de Beaufort, et femme du duc de Nemours, accoucha d'un autre enfant le 26 février 1 65 1 , mais il mourut quelquesjours après. l. IORI, op. cir., p. 1 87. 7 Un récit détaillé de la prise de Réthel est contenu dans la Gazette de Théophraste Rénaudot pp. 1 634-4 1 , tandis que l 'épisode est rapporté par tous les mémorialistes de l 'époque. Dès le 9 décembre, le maréchal Du Plessis-Praslin avait mis le siège devant Réthel; la place fut atta­ quée de deux côtés, et vivement pressée. Le comte de Manicamp fit ouvrir une brèche dans les remparts et la place fut obligée de se rendre le 1 3 décembre; les secours de Turenne, qu'on croyait en train d'essayer de reprendre la ville avec mille fantassins et deux cents chevaux, n'arrivèrent pas. Une bataille entre le maréchal Du Plessis et Turenne détermina la victoire complète de l 'armée royale le 1 5 décembre. CHÉRUEL, op. cit., t. IV, pp. 2 1 2- 1 7. Par cette vic­ toire, le Cardinal espérait affaiblir le pouvoir des frondeurs. 8 George Digby,comte de Bristol, cf. lett. 129, n. 5. En effet, le 1 5 décembre, l'armée espagnole fut défaite par le milord Digby, qui commandait alors des troupes françaises. Cf. Mme de MOTIEVILLE, op. cit., p. 37 1 .

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