La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
4 1 2 Correspondance d' A . Bailly - J649- 1650 On escrit de Vienne que l 'Imperatrice Douairiere9 ne presse plus le mariage de ! 'Empereur avecc la princesse de Mantoue lO, depuis la grossesse de la duchesse de Mantoue 1 1 . § Son Eminence fait esperer à Mademoiselle ce mariage, et l ' a entierement gagnée, et attirée à son parti. § M. le mareschal de ! ' Hopital, allant hier au Parlement, fut appellé masarin dans la grande sale du Palais, et aiant donné un dementi, et un soufflet à celuy qu'il pretendoit l ' avoir notablement outragé en le nommant mazarin, d ' autres crierent aprés luy et l 'accablerent d ' injures 12. § La fronde est plus ferme que jamais, Madame d'Aiguillon l 3 est menacée d'estre arretée faute de rendre Messieurs les Princes, qu'elle a, comme on pretend, en son pouvoir. On dit aussi que ce Parlement escrira à tous les autres de sursoir la justice jusques à la delivrance des Princes, dont il veut et pretend faire le proces. Demain il s ' assemblera pour en prendre la demiere resolution, soit que M. le duc d'Orleans y assiste, soit qu'il n ' y assiste point. Cette Altessed a declaré que I 'enlevement des Princes s'est fait à son insceue . Mais depuis il a expliqué cette douceur comme on a voulu à la courtf1 4. / 9 Eleonora Gonzaga, femme de Ferdinand IL IO C'est-à-dire Je mariage entre l'empereur Ferdinand III et Maria Eleonora Gonzaga, cf. lett. 208, note 6. 1 1 Isabelle-Claire d'Autriche; en réalité, elle eut un seul enfant, qui naquit en 1 652. P. LITT A. op. cit., tav. VII. 12 Dubuisson (op. cit., t. I, p. 348) notait que Je 1 5 décembre, à l'entrée de l'assemblée du Parle ment, "il y eut des espées tirées, (...) et des cris ouïs: 'Au Masarin' et 'Point de Masarin' " au pas sage du maréchal de L'Hôpital, tandis qu'à la sortie, les frondeurs attaquèrent Je premier président Molé (cf. aussi J. VALLIER, op. cit., t. Il, p. 232); à l'époque, le Parlement discutait de la requête pour la libération des Princes présentée par la princesse douairière de Condé (cf. lett. 208, n. 22). l3 Marie-Madeleine de Vignerot, duchesse d'Aiguillon, cf. lett. 1 22, n. 6. Après leur emprison nement ( 1 8 janvier 1 650), les Princes avaient été enfermés à Vincennes; le 29 août ils furent transférés à Marcoussis et Je 1 5 novembre au Havre. 14 On sait que le duc d'Orléans se montra d'abord indifférent aux sollicitations du Parlement lui demandant de se prononcer à l 'égard de la requête de libération des Princes; puis, il consentit à
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