La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Le/Ire 2 I l 4 1 3 § Feu Madame la Princesse aiant donné à M. le prince de Conti son fils tout ce qu ' elle a pu par la coutume de Paris , la succession monte à cinquante mille escus de rente, et dans l a Bourgogne seule, il y en a pour quarante mille l ivres. On creint que cette prodigieuse liberalité ne brouille les deux frere s 1 5 . § Outre la terre de Marlou, et force argent comptent que cette Princesse a donné à Madame lag duchesse de Chatillon16, elle luy a fait present de sa grosse chaisne de diamants. Ainsi cette belle veufve, qui ne pouvait pas, avec trios mille livres de rente qu'elle avoit enh son bien, se loger selon sa condition, n 'est plus maintenant dans cette impuissance. § Monsieur le baron de Mont Saint Jean 1 7 aiant parlé à Son Eminence, et aux mi­ nistres avec une hardiesse merveilleuse, et qui estait soutenue de beaucoup de prudence, et d'amour pour les interests de sa Maistresse, cette court luy a im- accepter la requête. L'influence du Coadjuteur sur Gaston d'Orléans fut décisive à cette période; d'après Chéruel (op. cit. . t. IV, p. 229-3 l ), Paul de Gondi amena le duc d'Orléans, dont la faiblesse et l'indécision sont connues, à blâmer la conduite de Mazarin et à se rapprocher du parti frondeur. 1 5 Dans une lettre de Le Tellier à Mazarin, citée par Chéruel, op. cir., t. IV, p. 2 1 9, n. 3, on lit que la princesse "ne laissera à M. le Prince que ce qu'elle n'a lui pu oster, et donne à Conti tout ce que la coutume du lieu où ses biens sont situés et le contrat de mariage de M. le Prince lui permettent. Elle donne 1 00.000 écus à Mme de Longueville et fait bien our cent mille écus d'autres legs à des parti­ culiers ou à l'église, et par un codicille fait à Châtillon (sur-Loing) elle donne lajouissance de la terre de Merlou à Mme de Châtillon sa vie durant el quelques pie1Tes estimées à dix ou douze mille écus." Dubuisson (op. cit., t. I, p. 343) confinne ces données et ajoute que ce leg futmotivé par les soins que la duchesse de Chatillon eut pour elle pendant sa maladie. On sait que le testament de la princesse deCondéest perdu, et n'est connu que par lamention figurant sur le répertoire du notaire. (cf. P. BÉCHU, Le sentimentreliE;ieuxàParis à travers lesfondationspieuses. L'échantillon de 1650, dans AlbertBaillyEvêque d'Aoste ( .. .). cil. pp. 1 27-47, part. p. l 28J. l 6 Elizabeth-Angélique de Montmorency-Bouteville, femme de Gaspard de Coligny, qui obtint en 1 643 un brevet pour ériger en duché-pairie sa terre de Châtillon-sur-Loing. Dictionnaire de la noblesse, cit., t. IX, col. 42-43. l 7 D'après les documents de !'A.S.T., Corte, Letrere Ministri-Francia, m. 55, fasc. 8, le baron de Mont-Saint-Jean avait été envoyé en mission à la cour pendant !'automne 1 650 (il était arri-

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