La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
424 Correspondance d'A. Bailly · 1 649-1650 II adjouta aussi que les princes aiant voulu obliger l 'ambassadeur Servient26 à Thurin de recevoir leurs protestes par escrit, il l ' avoit refusé, et qu'il en avoit esté extremement loué au Conseil, et que pour luy, il desaprouvoit fort le pro cedé des princes, et l ' avoit temoigné à Marquisio. Il finit cet article en me disant qu 'il seroit à propos que V.A. fit imprimer un ma nifeste sur cette matiere, et y fit eloquemment, et fortement deduire les raisons qu 'elle a eu pour faire dresser ce contract en la maniere où il est. Et puis il ad jouta que l ' affaire n 'aiant pas de suitte, peut estre que le silence estoit utile. § Il me demanda quand l ' ambassadeur de Savoie27 arriveroit, s ' il estoit habile homme, et sincere, surtout si V.A.R. avoit bien de la confiance en luy. Et s 'etendant sur ce dernier chef, il me dit que sa coutume et aussi celle des ministres est celle d'estre fort reservé, et de ne dire que les choses generales, et communes aux autres ambassadeurs, qui n'ont pas tout le fond de la confidence de leurs Maistres. Que par cette raison il estoit necessaire qu 'il sceut confidem ment l 'estime que V.A.R. faisoit de cet ambassadeur, et de la confiance qu'elle avoit en luy,h que sur les lumieres qu'on luy en doneroit, il regleroit, et menageroit ses advis, et ses conseils. Et que conoissant queV.A. se fie entierement en cet abbé, il luy diroit de temps en temps à l 'oreille quelque parolle de vie. / (f"°5r) Il me demanda en suitte si M. le marquis de Pianesse n'estoit pas tous jours ce qu ' i l avoit esté, et comme V.A. le traitait. Je luy répondis conformement à l 'estime avec laquelle elle m' a fait l 'hon neur de m 'en parler, et comme elle pourroit souhaiter. Et il m ' a promis de bien desabuser ceux qui pourraient en avoir eu quelque relation contraire à la verité. § 26 Ennemond Servient. ambassadeur de France à Turin, cf. lett. lOO, n. 3. 2 7 L'ancien ambassadeur de Savoie à Paris, Giovanni Francesco Ponte di Scarnafigi, avait donné ses démissions au mois d'avril 1 650 par suite d'une maladie; il était rentré au Piémont au mois d'octobre. Le nouvel ambassadeur fut Jean-François Saint-Martin d'Aglié, frère du comte Philippe, favori de la duchesse de Savoie. Il arriva dans la capitale le 27 janvier 1 65 1 .
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