La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
428 Correspondance d"A . Bailly - 1 649-1650 On luy represente qu 'à la majorité du Roy on pourrait bien l 'envoier à Blois, et que pour empescher le Cardinal de luy opposer M. le Prince, il ferait bien de marier sa fille aisnée du second lict au duc d'Anguien. Il escoute, dit-on, ces propositions, et se declare pour les frondeurs. / § (f"6v) M. le president de Mesme44 mourut hier à huict heures du soir. Et cette mort, qui a effraié toute la court, a extremement resjoui les frondeurs45, qui pre tendent faire maintenant merveilles, et d'avoir de leur costé quarante conseillers, qui estaient du parti de ce president. Il n'a pas long temps survescu M. d'Avau son frere. § Monsieur Bartet46, secretaire et president de Pologne, tres confident du Cardi nal, et mon intime, et ancien ami, a eu ordre d'aller promptement trouver Son Eminence, comme V.A. verra par un billet ci joint qu'il m' a fait escrire par un de ses intimes, orné d ' un merveilleux esprit, et qui escriv it ces jours passés une admirable lettre à M. de Sainte Croix, son bon ami. A son retour, je sçaurei bien des nouvelles, et sans son absence, j 'en sçaurois bien davantage, et les escrirois à V.A.R.. Mais elle me fera bien, s ' il luy plaist, la grace de se contenter pour maintenant de ce petit memoire, avec protestation d'abreger encore davantage celuy de l 'ordinaire prochein pour obeir au commandement qu'elle me fit en par tant, d 'estre court, quoique ce soit le vice des predicateurs d'estre long. J'attans le depart de M. I 'Amoreti pour envoier à V.A.R. ses etreines, et particulierement 44 Henri II de Mesmes, président à mortier au Parlement de Paris (cf. lett. 1 07, n. 2), mourut effectivement le 29 décembre (cf. le récit de Dubuisson, op. cil., t. I, p. 353); c'était le frère du comte d'Avaux. 45 Pendant la Fronde parlementaire, Henri de Mesmes avait essayé de maintenir l'autorité royale en contribuant de façon déterminante à la conclusion de la paix de Rueil et il avait conservé une grande autorité dans leParlement même après la paix de Rueil (cf. A. CHÉRUEL, op. cit., t. IV, pp. 235-36). 46 Jsaac Bartet, béarnais; fils d'un simple paysan, il fut d'abord mercier, puis se fixa à Rome, où il entra en contact avec le futur roi de Pologne, Casimir Wasa, qui apprécia ses qualités excep tionnelles d'intelligence et l'amena avec lui en Pologne. Il fut donc créé résident de Pologne à Paris, où il devint également secrétaire du Cabinet, confident de la reine et de la Palatine, ainsi qu'espion de Mazarin. TALLEMANT des RÉAUX, op. cit., t. I, pp. 1 1 95 , 1 1 97.
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