La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 2I3 429 de la cire d'Espagne noire tres parfumée, que j ' ay fait faite exprés. M. l 'Amo­ reti vous fera, Madame, le panegirique de Monseigneur le Cardinal. Je souhaiterois bienn que V.A. m'envoiat un chiffre, ou des noms supposés, comme celuy de ! ' Epousée, qu'en conscience,0 le vicomte de Melun appelloit aujourdhuy en ma presence, sans sçavoir que je la conusse, ' la folle achevée ' . Et l ' a repeté souvent. Dieu la rende sage. POn sollicite fort en flandres le Mar[eschal] de Thurene de se faire catholique et on luy promet de grands emplois. Il luy est venu deux mille chevaux d'Allemagne. qLe Parlement, c'est à dire les frondeurs, semblent reprendre v igueur, et se rendre redoutables plus que jamais. Ils n'ont pas encore achevé de deliberer, ce sera pour demain. Ils menacent de faire des remontrances par escrit à la Reyne, et de decreter Monseigneur le Cardinal. Le changement de M. le duc d'Orleans les encourage, et les anime etrangement, quoi qu'on promette un chapeau de cardinal dans un mois au Coadjuteur. / (f'7r) Tout presentement, le Parlement v ient d'opiner favorablement pour Mes­ sieurs les Princes. Et Monsieur le Premier President, qui avoit jusques à present parlé fort ambigument, s'est enfin declaré pour les Princes prisoniers, aiant par­ lé ainsi sur ce que les frondeurs concluoient seulement aux remontrances: "Messieurs", a-il dit,'' les desordres causés par l'emprisonement des Princes sonF venus à un point, qu'il ne faut plus differer la remise. Il ne faut point parler\(Jans les/s remontrances de leur traduction, qui seroit une espece d'amende honorable, de les faire pourmener par toute la France." Qu'il fallait toucher au point, et par­ ler de leur liberté, que son advis estait de faire remontrances au Roy, et à la Reyne de vive voix sur la liberté de Messieurs le Princes, et de deputer vers M. le duc d'Orleans pour le supplier de joindre son authorité aux remontrances du Parle­ ment, et aussi sur la seurté de Mademoiselle de Longueville, et la permission de demeurer dans Paris, et que sur la reponce de la Reyne, le Parlement s'assemble­ rait pour voir ce qu 'il y auroit à faire. Cet advis1 / (f'8r) a esté suivi de toute la com­ pagnie, et l'on a envoié cette aprés disnée Messieurs les gens du Roy au Palais • Royal pour sçavoir quand on pourrait avoir audience. Madame, V.A. ne sçauroit croire comme Monseigneur le Cardinal a esté mal traité, et dechiré au Parlement. La mort du president de Mesme, et l 'union de

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