La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre C-2 441 sence de Monsieur l e Chancelier7; toute l a perte est pour ses amis, e t non pour luy, qui est bien estre d'estre deschargé de ce fardeau en un si mauvais temps que celuy où nous sommes. Par cy devant, quand on ostoit les s [ceaux]b aux chanceliers, c 'estoit pour les emprisonner. Mais à luy, on a donné toute la terre pour prison. La Royne l ' a traitté avec toute sorte d'honneur, luy faisant dire par Monsieur la Vrilliere8 que le Roy est tres satisfaict de l uy, que la France Juy est grandement obligée, et qu ' à son grand desplaisir / (f'l v) les affaires presentes du royaume l 'obligent à luy oster les sceaux. Il est à present à Pontoyse, où il demeurera trois sepmaines ou un mois. Le p.d. Maurice9 l ' ira voir la sepmaine prochaine; M. de la Chambre est allé avec luy; M. de Priossac 1 0 Je suivra l ' un de ces jours, s ' il n ' est desja parti; Monseigneur l ' abbé de Cerisier1 1 s ' en ira aussy avec luy; je le vis hier soir avec le bon Monsieur Habert1 2 et Mademoy­ selle sa seurI3; il me dict qu 'il avoit offert son service à Monsieur le Chancelier, 7 Le chancelier Séguier, à qui on venait d'enlever les sceaux, s'était rendu à Pontoise, pour séjourner auprès de sa sœur Jeanne, supérieure du couvent des Carmélites (cf. lett. 1 9 1 , n. 3); le ms. f . fr. 25025 porte cettenote (F238r): "M.le Chancel ier partit d'icy pour aller à Rosny, proche Mantes; devant son despart la Reyne luy avoit faict dire qu'elle estoit tres satisfaicte de ses services, mais que le bien de ! ' Estal demandoit dans les conjonctures presentes qu'on bailla les sceaux à un autre.", ce qui correspond à ce qu'écrit Perga! quelques lignes plus loin. 8 Louis Phelippeaux, marquis, puis duc de la Vrillière, secrétaire d'état, grand financier; il avait épousé Marie Particelli d'Emery, sœur du président de Thoré. TALLEMANT, op. cit., t. Il, p. 928. 9 Il s'agit d'un confrère de Bailly. 1 0 Il pourrait s'agir de l'académicien Daniel de Priézac ( 1 590- 1 662), docteur en droit et professeur, homme de lettres; le chancelier Séguier l'avait appelé à Paris en 1 635 et l'avait fait nommer conseiller d'état ordinaire; il avait été reçu à l 'Académie en 1 639 (Dictionnaire des lettres françaises ( . . . ) sous la direction du cardinal G. ÜRENTE, Le XVll e siècle. Paris, Fayard, 1954, p. 8 17). Dubuisson-Aubenay (op. cil., t. II, p. 320) cite également un M. de Priouzac parmi les taxés pour l'armement et l 'entretien des troupes parlementaires chargées de la défense de Paris. 1 1 Il pourrait s'agir de Germain Habert ( 1 6 1 5 - 1 654), d'abord abbé de Notre-Dame des Roches, puis abbé de Cerisy, au diocèse de Bayeux. Il a été l 'un des premirs membres de lAcadémie et fut parmi les auteurs des Observations de ! 'Académie sur le Cid de Corneille. Il fut également chargé de l'oraison funèbre du cardinal Richelieu. Poète, il collabora entre autres à la Guirlande de Julie, recueil de poèmes en ! 'honneur de la fille de Madame de Rambouillet. Dictionnaire des lettres françaises ( ... ), cil., p. 487. 1 2 Germain Habert avait quatre frères: Nicolas Habert, avocat au Parlement de Paris, avocat au Conseil du Roi en 1 626; il se fit prêtre en 1 658 (TALLEMANT des RÉAUX, op. cil., t. 1, p. 8 17; t. II, p. 1534); Philippe Habert, académicien, homme de guerre, mourut en 1 637, comme son frère Pierre, aumônier du duc d'Orléans, conseiller-clerc au Parlement et abbé de Cerisy avant son frère; le cadet s'appelait René. Bailly peut donc faire allusion soit à celui-ci, soit à Nicolas. Mais le personnage dont parle Bailly pourrait également être Henri-Louis Habert de Montmort, protecteur des poètes et des philosophes et membre de ! 'Académie (ibid., t. II, pp. 1 0 1 7- 1 0 1 8; A. ADAM, Histoire de la littéra1urefrançaise ( ...), t. 11 p. 1 75). l3 Personnage non identifié.

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