La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

454 Correspondance d'A. Baill_v - 1649-1650 se sont retirés quand elles ont seu que Damvilliers et Clermont estaient au Roy 16. Monsieur de Turenne a esté batteu par deux fois par les troupes de Mon­ sieur de la Frete gouverneur de Nancy 17 mais il a renforcé la garnison d 'exte­ rieur y mellant les nouveaux soldatz qui y sont entrés avec ceux de la garnison pour empecher que les anciens ne se soulevent contre le gouverneur corne ilz ont fait à Damvilliers. Monsieur de Bouillon est à Turenne vers le Limosin et a esté à Tures faire une declaration entre les mains du lieutenant general de son obeissance au service du Roy1 8 . Lundy prochain i l s e fait un grand bal au Palais Royal e t il s e fait trois ou quatre fois la semaine chez Monseigneur Je duc d ' Orleans. Le gazetier 1 9 vous suplie de l uy pardonner s ' il ne vous escript pas de sa main parce qu ' encor qu ' i l se porte mieux, dieu mercy, et qu ' i l soit debout, on ne luy 16 La garnison de Daimvilliers s'était déclarée contre les Princes; Clermont aussi ne fut pas sollicité par le maréchal de Turenne à envoyer des troupes pour l 'am1ée des princes. La garnison fit prisonniers les officiers de l ' armée des princes venus attaquer cette place. (cf. Mémoires du maréchal vicomte de Turenne. contenant /'histoire de sa vie depuis tannée /643jusqu' en 1659, publiées ( ... ) par MM. CHAMPOLLION-FIGEAC et A. CHAMPOLLION fils, Paris, Féchoz et Letouzey, 1 88 1 ("Nouvelle collection de mémoires relatifs à l 'histoire de France". par Michaud et Poujoulat, 37), p. 425. 17 Juste après l 'arrestation des Princes, Turenne qui était favorable à ces derniers, était parti pour Stenai, dont le gouvernement était au prince de Condé. Le l ieutenant le reçut et de là, i l réunit une armée, qui s e révéla moins nombreuse qu'il avait espéré. Dans ses mémoires (op. cit., p. 425) on peut lire la défaite de l ' armée des Princes à Clermont, par le régiment commandé par La Ferté. C'est vraisemblablement à cet épisode que l 'on fait allusion ici; les mémoires cités ajoutent aussi que les soldats de la garnison de Stenai avaient essayé de faire prisonniers leurs officiers pour livrer la place à l ' armée royale; après une première défaite d'un régiment fidèle à Condé essayant d 'entrer à Stenai, la garde de Turenne "passa en plein jour, força cinq cens chevaux. et perdnt la moitié de ses gens. entra dans Stenai" (ibid.) Par la suite, la place de Stenai fut secourue de mille cinq cents chevaux et de plusieurs fantassins par le gouverneur de Montmédi. En outre, par le traité que Turenne et la duchesse de Longueville firent avec l 'archiduc Léopold, les troupes espagnoles furent reçues dans Stenai. Bailly aurait donc confondu le nom d 'Henri II de Saint-Nectaire, maréchal de la Ferté-Senneterre, gouverneur de Nancy (TALLEMANT des RÉAUX, op. cit., t. 1, p. 784) avec celui de Pierre Gruel, sieur de La Frette, gouverneur de Chartres et du Pont Saint-Esprit, capitaine des gardes du corps de Gaston d'Orléans (P. ANSELME, op. cit. , t. IX, p. 1 1 6 C). l 8 Effectivement, après l ' arrestation des Princes, le duc de Bouillon s'était rendu en Limousin et avait ensuite pris les armes dans sa principauté de Turenne. A. CHÉRUEL, op. cit. , t. IV, pp. 4, 83. 1 9 Probablement, Alexandre Rive.

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