La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

50 Correspondance d' A. Bailly - 1 649-1650 bannissement de cinq ans 1 2 . L'imprimeur a dit que ce libelle luy avoit esté don­ né par un chapelier. Tout ce qu 'il y a à creindre, est que cet imprimeur n ' en ap­ pelle au Parlement, et que les ennemis de M. le Cardinal ne prenent de là occa­ sion de faire du bruit. M. le Chancelier1 3 harangual4 en presence de la Reyne1 5 , et de Son Eminence à Messieurs les Premiers Presidents, et / (f'2r) deputés de la Court des Aides l 6, et de 1 2 La note que le premier avocat de la Reine a ajoutée au texte de la mazarinade confirme, par son ton ainsi que par les informations qu'elle contient, les remarques de Bailly à propos de l ' im­ primeur; les recherches d'H. Carrier ont permis de connaître le nom de celui-ci (Claude Morlot) et d'éclairer toutes les circonstances de sa poursuite et de sa libération, qui eut lieu quelques jours après son arrestation (cf. H. CARRIER, op. cit., t. II, p. 3 1 3). 13 Pierre Séguier ( 1588-1672); il a été successivement conseiller au Parlement, maître des requêtes, intendant de justice en Guyenne et président au Parlement. En 1 633, il fut nommé garde des sceaux et en 1635 il fut créé chancelier. Les sceaux lui furent demandés le 1er mars 1650 et remis le 14 avril 165 1 ; ils lui furent ôtés une deuxième fois le 7 septembre suivant et remis le 4 janvier 1656, après quoi il les garda jusqu'à sa mort. Père A. ANSELME, Histoire généalogique de la maison royale (. . .), Paris, Osmont, 1 7 1 2, 2 vols, t. 1, pp. 473-75; L. M OR É RJ , Le grand dictionnaire historique, Paris, Libraires associés, IO vols, t. Ill, p. 463B, s. v. Chancelier; R. de KERVJLER, Le chancelier Pierre Séguier, Paris, Didier, 1 875; Lettres et mémoires adressées au chancelier Séguier (1633-1647) recueillies et publiées par R. MousNIER, Paris, PUF, 1964, 2 vols. D. RICHET, Carrière etfortune du chancelierSéguier, dans De laRéforme à laRévolution; études sur laFrancemoderne, Paris, Aubier, 199 1 . Le chancelier était inamovible: en cas de disgrâce, il pouvait être exilé, mais consef\lait sa dignité tout en perdant d'ailleurs la fonction d'apposer le sceau de ! 'Etat sur les édits et déclarations. Quand il était en disgrâce, on nommait un garde des sceaux qui exerçait le droit de sceller les édits; c'est ce qu'il arriva en 1650 à Pierre Séguier (cf. infra, note 14). M. MARION, op. cit., p. 83-84. 14 Cette harangue fut prononcée par Séguier le 2 1 décembre au Palais Royal, en présence de la Reine, des ministres et des députés de la Cour des Aides; elle avait comme sujet les avances sur les tailles, qui avaient été interdites par la Déclaration d'Octobre (art. 2 et 3). Le discours du chancelier, qui soutenait la nécessité des avances sur les tailles, aboutit à faire autoriser par la Cour des Aides la surséance de leur arrêté concernant les tailles contenu dans la Déclaration d'Octobre. La relation de cette harangue est contenue dans le Journal du Parlement (op. cit., li­ vraison 27 novembre-3 1 décembre 1 648, p. 3). 1 5 Anne d'Autriche ( 1 60 1 - 1 666), fille aînée de Philippe III, roi d'Espagne, soeur de Philippe IV, mariée à Louis XIII roi de France le 28 novembre 1 6 1 5; à la mort de son mari, en 1 643, elle prit le titre de régente au nom du jeune Louis XIV et fit casser le testament du Roi par le Parlement pour appeler le cardinal Mazarin à la présidence du Conseil de Régence. Dictionnaire de Bio­ graphie Française, commencé sous la direction de J. BALTEAUX, M. BARROUX et M. PRÉVOST, Paris, Librairie Letouzey et Ané, 1 932-... (cité dorénavant sous la fom1e DBF) t. II, 1 936, col. 1 309- 1 320 s.v. Anne d'Autriche; C. D U L ON G , Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, Paris, Ha­ chette, 19352 ; R. KLEINEMANN, Ann ofAustria, Queen ofFrance, Columbus, Ohio, University Press, 1 985 (tr. fr. Anne d'Autriche, par A. CIECHANOWSKA, Paris, Fayard, 1 993). 1 6 La Cour des Aides était un tribunal chargé de juger souverainement, au civil et au criminel, les affaires relatives à la levée des impôts tels que tailles, aides, octrois, gabelles; cf. M. MARRJON, op. cit., pp. 156-57. En 1 649, le premier président était Jacques Amelot de Mauregard ( 1 602- 1668), DBF, t. II, col. 597.

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