La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

64 Correspondance d' A. Bailly - 1649-1650 on a trouvé cet expedient pour contenter M. le duc de Longueville5 (qui a aus­ si presté serment à la Court) qu 'il commanderait les armées au delà de vingt lieues de Paris, et M. le duc d'Elbeuf vingt lieues à la ronde. Depuis, Messieurs les duc de Bouillon6, et mareschal de La Motte Audencourt? aiant offert leur service au Parlement, il y eut quelque contestation entre eux, qui fut enfin ter­ minée par la deci sion du duc de Bouillon , qui fût que M. le duc d'Elbeuf, M. de La Motte, et luy seraient tous trois generaux , et que M. le duc d'Elbeuf com­ manderait le premier jour, et les autres à leur tour, que les enfans du premier prendraient employ de l uy, et serviraient sous tous trois8. 5 Henri II d'Orléans, duc de Longueville (.1 595- 1 663); en 1 6 1 7 il épousa Louise de Bourbon, fille du comte de Soissons et en 1 642 il se maria en secondes noces avec Anne de Bourbon, soeur du Grand Condé. Gouverneur de Picardie dès 1 6 1 3, en 1 6 1 9 il fut nommé gouverneur de Nor­ mandie et à la mort de Louis XIII, il fit partie du Conseil de la Régence; pendant la première Fronde, il fut l ' un des chefs du parti parlementaire. Après avoir été arrêté en janvier 1 650 avec les princes de Condé et Conti, et libéré le 1 7 février de l'année suivante, il se retira dans son gou­ vernement de Normandie. Père A. ANSELME, op. cit. , t. !, p. 1 10. 6 Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne, second duc de Bouillon ( 1 605- 1 652), frère du ma­ réchal de Turenne; en 1 634, il épousa Léonore-Catherine-Fébronie de Berg. D'abord maréchal de camp et lieutenant général, il servit entre autres en Italie ( 1 642). Arrêté pour avoir été impli­ qué dans la conjuralion de Cinq-Mars, le 1 5 septembre 1 642 il dut signer un traité par lequel il cédait à la France sa principauté de Sedan et Raucourt. II fut relâché deux ans plus tard, et ne rentra en France qu'en mai 1 647, mais il dut à nouveau s'enfuir pour avoir posé la question de la restitution de Sedan. II prit partie à la Fronde parlementaire en soutenant le parti frondeur et adhéra à la fronde des Princes, mais en octobre 1 650 il passa au parti de la cour. En 1 65 1, il échangea ses droits sur Sedan contre la possession du duché d 'Albret et des comtés d'Auvergne et d'Evreux. DBF, t. VI, 1 954, col. 1326-27. Il offrit ses services au parti frondeur le 1 0 octobre (ms. f. fr. 25025, f'l 3v). 7 Philippe de La Mothe-Houdancourt ( 1 605- 1 657), duc de Cardonne, comte de Beaumont-sur­ Oise et de Fayel, vice-roi et lieutenant général du roi en Catalogne; ses premiers exploits militaires remontent à 1 622, puis, à partir de 1 636, il fut maréchal de camp et en 1 639, lors de la guerre civile au Piémont, il pa.iticipa à la retraite de Quiers, à la bataille de Casai et au siège deTurin; envoyé en­ suite en Catalogne, il y perdit la bataille de Lérida ( 1644). La même année, il fut accusé de malver­ sations, arrêté à Lyon et emprisonné au château de Pierre-Encise; libéré en 1 648, il devint un ardent frondeur et un des chefs de 1'armée du Parlement. P. ANSELME, op. cit., t. !, pp. 764-65. 8 Le duc d'Elbeuf était rentré à Paris le 7 janvier; le 9, il se présenta à !'Hôtel de Ville pour of­ frir ses services au parti frondeur et le 1 0, il fut élu général des troupes parisiennes; puisque le 1 1 janvier le prince de Conti et le duc de Longueville se déclarèrent eux aussi favorables au parti frondeur, Conti fut élu généralissime et le duc d'Elbeuf fut d'abord déclaré général dans la vil­ le de Paris et dans les 20 lieues alentour; quant à Longueville, il fut nommé général dans le res­ te des provinces du royaume. Mais des discussions s'ensuivirent pour des queslions de préséan­ ce, après lesquelles il fut décidé que Conti resterait généralissime, tandis que le duc d'Elbeuf, le duc de Bouillon et le maréchal de la Motte seraient lieutenants généraux et commanderaient à tour de rôle; le premier serait le duc d'Elbeuf, dont les enfants auraient les mêmes pouvoirs en son absence. Le duc de Longueville renoncerait à toute charge et se rendrait en son gouverne­ ment de Normandie pour y lever des troupes.

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