La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Leflre 103 65 M. de Beaufort9 vint hier luy, troisiesme. Il a esté absout par le Parlement / (f0 1 v) sauf à luy de pourvoir pour les depens, domages, et interests contre le de nonciateur. Demain il prestera serment de fidelité pour la duché, et pairie de Beaufort, dont il avoit la demission de M. son pere depuis l 'an 1 642 etb les pro visions du Roy, mais par la negligence de ses procureurs il n ' avoit point enco re presté le serment. Il est general de la cavalerie, et en cette qualité il luy a fait faire aujourdhuy l 'exercice. Le Parlement fit donner hier vingt mille francs à la Reyne d' Angleterre 1 0, qui depuis six mois n ' avoit rien touché. Pour ces nouvelles, Bailly suit des très près la relation faite par le Journal du Parlement, cil, p.13; DUBUlSSON-AUBENAY, op. cil., t. I, pp. 1 08- 1 0, J. V ALL I ER, op. cil, t. !, p. 1 49-50, O. TALON, op. cit., p. 322 et M. M OLÉ , Mémoires, éd. A. Champollion-Figeac. Paris, Renouard, 1 855- 1 857, 4 vols ("Société de !'Histoire de France"), t. III, p. 334 concordent avec le Journal du Parlement, tout en étant plus synthétiques. Une relation détaillée est contenue aussi dans LEFÈVRE-o'ORMESSON, op. cit., t. I, pp. 620-24 et dans le ms. f. fr. 25025 de la Bibliothèque Nationale de Paris, ff. 1 3r- 1 5v; ce manuscrit contient une gazette détaillée de la période de la Fronde ( 1 er janvier l649-fin 1652). 9 François de Vendôme, duc de Beaufort ( 1 6 1 6- 1 669), fils de César deVendôme et de Françoise de Lorraine, duchesse de Mercoeur, frère du duc de Mercoeur (cf. infra, lett. 105, note2). Ayant été compromis dans la cabale de Cinq-Mars et ayant organisé la cabale des Importants contre Mazarin, il fut arrêté en 1643 et enfermé au château de Vincennes, d'où il s'évada le 3 1 mai 1 648. Par la sui te, il futautorisé à s'établir àAnet; il revint à Paris le 1 3 janvier et prit parti pour les frondeurs; le 14, il présenta au Parlement sa requête d'absolution pour les crimes qui lui étaient imputés, ce qui lui fut accordé. L'arrêt fut rendu le 15 janvier. Pendant la première Fronde, il devint le grand entrepre neur de mouvements populaires; pour son allure et son langage, il fut surnommé "le roi des Halles". DBF, t. V, 195 1 , col. 1 069-7 1 ; CHÉRUEL, op. cil, t. III, p. 1 57. IO Henriette-Marie de France ( 1 609- 1 669), fille de Henri IV et de Marie de Médicis, soeur de Louis· XII, de Gaston d'Orléans et de la duchesse de Savoie; elle était la femme de Charles 1 Stuart, roi d'Angleterre; dès 1 644, à cause des troubles entre Parlement et royauté britanniques, elle se trouvait à Paris "réduite à l'extrémité" (0. TALON, op. cil., p. 322) et logeait au Louvre. Le 1 3 janvier, le Parlement lui fit donner vingt mille francs sur ses fonds pour pourvoir à ses né cessités; selon le témoignage de Dubuisson-Aubenay, op. cil., I, p. 1 1 6, la reine refusa. Selon la gazette manuscrite du ms. f. fr. 25025, cette somme lui fut attribuée faisant suite à sa demande d'aide (f" l 5r). Sur cet épisode, cf. aussi Journal du Parlement, cit., p. 1 5; J. V ALLIER, op. cit., t. 1, p. 159; LEFÈVRE o'ORMESSON, op. cit., lett. du 1 3 janvier 1 649; Guy P ATI N, op. cil., p. 628. H. CARRÉ, Henriette de France, reine d'Angleterre ( 1609-166), Paris, Grasset, 1 947; sur la rei ne d'Angleterre, cf. E. HAMILTON, Henrietta Maria, London, Harrish-Hamilton, 1 976; Lettres de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre, à sa soeur Christine duchesse de Savoie, pu bliées par H. FERRERO, Roma-Torino-Firenze, Boera, 1 88 1 .
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