La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 1 05 Lettre 105 A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 54, fasc. 1 , lett. 7/2 Destinataire: Lieu et date: Support: Autres mentions: Madame Madame Royale Paris, 22 janvier 1 649 1 bifeuillet (f'2v blanc) f02v: A M.R., 22 janvier 1 649, Le Pere Bal ly 7 1 Nos maux empirent tous les jours. Paris est blocqué de plusieurs parts 1 • Et per­ sane ne travaille à appaiser les esprits, et à procurer quelqu 'accommodement. M. le comte d 'Harcourt2 aiant accepté le gouvernement de la Normandie au re­ fus de M. le duc de Mercur3, n ' a pu entrer à Rouan, s 'estant presenté à ses portes, ce Parlement là pretendant servir le Roy sans la presence d 'autre gou­ verneur que de M. de Longueville. Ce comte donc s ' est retiré, et M. de Lon- 1 En effet, le 1 6 janvier le Parlement institua des barrières à toutes les portes de la ville (ms. f. fr. 25025, f01 9r); en outre, les généraux de l 'armée royale avaient assiégé la capitale, afin d'empêcher tout passage de vivres. 2 Henri de Lorraine, comte d'Harcourt ( 160 1 - 1666), frère du duc d'Elbeuf (cf. lett. 103, note 4); après avoir combattu contre les espagnols, il participa au siège deTurin ( 1 640), lors de la guer­ re civile au Piémont. Nommé vice-roi de Catalogne en 1644, il leva le siège de Lérida en 1 646 et trois ans plus tard, en Flandre, il obtint une importante victoire sur les Espagnols à Valen­ ciennes. Pendant la première Fronde, il soutint le parti de la cour. En effet, Mazarin le nomma gouverneur de Normandie à la place du duc de Longueville, qui avait été déclaré déchu de son gouvernement et rebelle après son départ de Saint-Germain et son engagement dans le parti fron­ deur. P. ANSELME, op. cit., t. III, p. 499 et t. VII, p. 509, TALLEMANT des RÉAUX, op. cit., t. II, pp. 236-38. 3 Louis de Bourbon, duc de Mercoeur ( 1 6 1 2- 1 669), fils aîné de César de Bourbon et de Françoi­ se de Lorraine, frère du duc de Beaufort. DE LA CHENAYE-DESBOIS, BADŒR, Dictionnaire de la noblesse, 3e édition., Paris, Schesinger frères, 1 863- 1 876, 1 9 vols, t. XII, p. 407. En fait, d'après le témoignage du ms. 25025, F I 2r, le gouvernement de Norniandie, qui avait été enlevé au duc de Longueville après son adhésion au parti du Parlement, fut proposé non pas au duc de Mer­ coeur, mais au duc de Nemours, qui le refusa.

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