La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
78 Correspondance d'A. Bailly - 1 649-1 650 d'aprés il fut conclu, et arresté qu 'on acceptoit / (f' l v) les articles passés, et si gnés dans la conference, à la reserve de trois5, et que tres humbles remon trances seroient faites à la Reyne, qu ' il luy plût de ne point parler des prests que les deputés avoient accordés pour deux ans. En second lieu, que les assemblées des Chambres pour les affaires de l 'Estat continueroient, et enfin que le Parle ment ne seroit point obligé d 'aller à Saint Germain pour faire le lict de justice accordé par les plenipotentiaires. Le Parlement s'assembla encore le lende main mattin6, et fut arresté qu'au l ieu du mot d'instance qu'on devoit faire à Sa Magesté il seroit dict que les plenipotentiaires iroient à Saint Germain pour ob tenir la revocation des trois articles susdits7. Ils y sont encore&. M. le comte de Scamafix9 voit, et sçait ce qu'ils y font, et ainsi je me repose sur ce qu'il vous en escrira. Tout ce que je puis ajouter, est que le peuple de Paris est enragé, et ne veut point de paix si on ne r 'envoie M. le Cardinal, et neantmoins le Parle ment n'en a pas dict un mot 1 o. Il se pourroit bien faire que nos Generaux/ (f'2r) dans les memoires qu'ils ont donnés aux deputés, pour leurs interests particu liers ' I, en aient dit quelque chose, mais je n 'en sçai rien. 5 Le texte des dix-neuf articles de la conférence de Rueil a été transcrit par M. Molé, op. cil., pp. 370-74, par le Journal du Parlement, p. 370 ss. et par les Registres de /'Hôtel de Ville, t. 1, pp. 370-75. Les trois articles qui ne furent pas acceptés par le Parlement concernaient l ' in terdiction des assemblées du Parlement pour un an, le lit de justice du Roi pour la publication de la déclaration contenant les articles de la paix et l 'autorisation des prêts au Roi (cf. Registres de /'Hôtel de Ville, t. 1, pp. 370-72, nn. 2, 3 et 1 2). Le lit de justice était une cérémonie pendant la quelle le roi se rendait au Parlement pour y faire enregistrer d'autorité les édits, déclarations etc. auxquelles la Compagnie résistait (M. MARION, op. cit., pp. 336-38). 6 Le 16 mars, le Parlement reçut une lettre du secrétaire d'Etat Le Tellier, qui informait de la dé cision de la Reine d'accorder des passe-ports aux députés et aux représentants des généraux pour se rendre à Rueil afin de discuter des articles dont on demandait la révocation et des inté rêts des généraux. 7 En effet, Broussel et Macahut proposèrent de substituer, dans le texte des remonstrances à la Reine concernant les trois articles refusés, les mots "faire instance" par l 'expression plus auto ritaire "pour obtenir". Mais l 'instance n'eut aucune suite (cf. M. MOLÉ, op. cit., t. III, p. 388). 8 L'enregistrement du traité de Saint-Germain au Parlement sera fait seulement le Jer avril . Cf. lettres l i 0 et 1 1 1 . 9 Giovanni Francesco Ponte di Scarnafigi. IO En effet, le Parlement n ' avait pas demandé l 'application de l'arrêt contre Mazarin rendu le 8 janvier (cf. lettre 1 0 1 , note 3); de plus, l'article du traité de Rueil annulant tous les arrêts du Par lement rendus depuis le 6 janvier rendait nul aussi celui contre le Cardinal. 1 1 Les mémoires des généraux contenaient des revendications exorbitantes; pour le détail des prétentions des généraux, cf. O. TALON, op. cit., t. 1, pp. 347-48; M. MOLÉ, op. cir., t. III, p. 404 ss. ; les mémoires des généraux frondeurs furent confiés au duc de Brissac, assisté par le maré chal de camp Brissac et par l'écuyer Gressy (O. TALON, op. cil., t. 1, p. 347). Toutefois, chaque général avait un représentant secret auprès de la cour.
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