La correspondance d'Albert Bailly Volume II Années 1649-1650 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Introduction 3 général de son ordres. Revenu à Turin , il ne rentra à Paris qu'en l 'automne 1 650. Du point de vue documentaire, les lettres les plus intéressantes pour l'histoire de la Fronde sont celles qui furent expédiées de Paris. En réalité, le départ de Bailly pour la Savoie n'interrompit pas le flux des nouvelles entre Paris et Turin: un des confrères du couvent de Saint Eloi avait été chargé d'envoyer directement au Pié mont lepaquet contenant les lettres des 'petits amis' parisiens de domAlbert. Mais la correspondance chambérienne de celui-ci ne fait plus que des allusions rapides aux événements de la Fronde, qui pourtant eut des développements importants aux mois de novembre et décembre. Le ton des lettres devient plus personnel, sur tout dans celles qui étaient adressées au marquis de Saint Thomas; elles traitent es sentiellement du succès de la prédication de Bailly dans la ville savoyarde. Quant aux lettres à la duchesse Christine, elles sont conçues sous la forme de petits com pliments pour mettre l ' auteur dans les bonnes grâces de la souveraine; l'expédi teur l ' assure de son affection et lui adresse des vœux de bonheur et de santé. Les lettres turinoises (fin avril-automne 1 650) ne sont que des billets contenant des renseignements pratiques (ex. l 'heure d'un rendez-vous, Je jour d'un départ) ou des allusions à des questions personnelles; en particulier, les lettres 200, 20 1 , 205, 206 concernent une brouille entre Bailly, le premier secrétaire Carron de Saint Thomas et vraisemblablement le marquis de Lullin. En effet, au cours de son sé jour dans le duché de Savoie, Bailly dut se heurter avec plusieurs personnages de la cour savoisienne, pour des raisons qui restent assez obscures (pour quelques dé tails à propos de cette question, cf. lett.206, n. 1 ). Au contraire, dans la correspondance expédiée de Paris, les renseignements sur l ' actualité priment sur les compliments et sur les allusions à la vie privée de Dom Albert. En effet, le but de cet échange épistolaire était d'écrire à la cour turinoise " [ses] sentiments sur les affaires du temps"6. Cette définition de la tâche de Bailly auprès de la duchesse de Savoie est on ne peut plus précise, puisqu 'en effet, la comparaison des lettres de cet 'agent de campagne' de la maison de Savoie avec la correspondance des diplomates sa voisiens à Paris fait ressortir le rôle complémentaire de cet épistolier par rap port à la correspondance diplomatique officielle. 5 Le chapitre général des Barnabites en 1650 eut lieu au début du mois de mai. 6 A.S.T.. Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 57, fasc. 1, lett. 18, f" I r. 7 Cf. l'étude de M. ADORNO, L'attività di alcuni diplomatici sahaudi a Parigi a metà del Sei cento, dans Albert Bailly Evêque d'Aoste - Trois siècles après, Actes du colloque international d 'Aoste ( 1 1 - 1 2 octobre 1 99 1 ) réunis par M. COSTA, Aoste, Imprimerie Valdôtaine, 1 993, pp. 69-93.
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