La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 06 Correspondance d'A. Bailly - 1651 Monsieur de Lianes n' est pas mieux et pour montrer l' aversion que M. le Prince a pour luy, estant encor au Havre, il fit manger avec luy Monsieur Gola, le deputé de Monsieur, et n' invita point M. de Liane, quoique deputé de la Reyne. Messieurs de Ruvigni9 et de Bellingan 1 0 sont allés separement // [f0 2r] ordoner au Cardinal de sortir du Royaume. On croit que c'est une finesse et que la Reyne ne sçauroit consentir à cette separation, esperant tous-jours de trouver des resources et des moiens de r' appeler auprés de soy le Cardinal1 1 • Le Parlement, pour l a porter" à l e congedier sans espoir de retour, proteste de ne point quitter ses assemblées, ni les bourgeois les armes, que cette vagabonde Eminence ne soit tout à fait hors du Royaume et bien loin de ses frontieres. 8 Hugues de Lionne, marquis de Berny ( 1 6 1 1 - 1 67 1 ). Originaire du Dauphiné, très jeune il accompagna son oncle Abel Servient dans différentes missions diplomatiques à travers l'Europe. Il devint le collaborateur direct de Mazarin, notamment lors des négociations de la paix de Münster puis de la paix des Pyrénées. Conseiller d' É tat en 1 643, secrétaire des commandements de la reine de 1 646 à 1 653, en 1 65 1 , accusé de complicité avec Mazarin, il fut éloigné de ses fonctions, avec Le Tellier et Servien (cf. doss. 240, note 1 ) . Pendant les derniers mois de l'année et pendant toute l'année 1 652 il resta à l'écart de la scène politique. En 1654 il fut nommé ambassadeur à Rome, en 1656 à Madrid, en 1 657 à Francfort et en 1 658 à Turin. Ministre d' É tat en 1 659 et secrétaire d' É tat des Affaires É trangères en 1 663, il fut l'un des principaux membres du conseil restreint inauguré par Louis XIV. Cf. Père ANSELME, op. cit., t. IX, pp. 3 14-3 1 5 ; Jules VALFREY, La diplomatiefrançaise au XVJI• siècle: Hugues de Lionne, Paris, Didier, 1 877- 1 8 8 1 , 2 vol. 9 Henri de Masseré, marquis de Ruvigny ( 1 6 1 0- 1 689). Officier général français, ami de Turenne, il était un protestant zélé mais un fidèle sujet du roi. li combattit en Savoie ( 1 629), en Lorraine ( 1 630), en Italie ( 1637). Maréchal de camp en 1 645, il assista à la bataille de Lens ( 1 648), devint lieutenant général en 1 652 et fut, de 1 653 à 1 678, député général des É glises protestantes auprès de la cour. Cf. Eugène et É mile HAAG, La France protestante, Paris, J. Cherbuliez, 1 846- 1 859, 10 vol., t. VII, pp. 322-324. 1 0 Henri de Béringhen, seigneur d' Armainvilliers ( 1603- 1 692). I l fut très jeune au service de Louis Xlll. Exilé par Richelieu il servit en Hollande sous le prince d'Orange. Revenu à la cour de France i l fut nommé maréchal de camp, chevalier des ordres du roi, premier écuyer de la petite écurie du roi en 1 645 , gouverneur dans la citadelle de Marseille. Cf. Eugène et É mile HAAG, op. cit. , t. II, pp. 195- 1 96. 11 Ils partirent le 24 février. Dubuisson-Aubenay (cit. , t. II, p. 23) précise: «La Reine envoie M. de Béringhen . . . vers le cardinal Mazarin lui dire qu' il ait à se retirer du Royaume. Le sieur de Ruvigny doit partir en ce même temps pour aller vers ledit cardinal et on ne sait si c'est de sa propre affection ou par l'envoi de la Reine».

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