La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Introduction 9 services15, il les remercie pour les grâces et les bienfaits accordés16• li formule ses remontrances pour l' inconstance avec laquelle la duchesse répond à ses lettres11 et demande pardon des fautes qu'il peut avoir comrnises18• Il adhère donc au code des bienséances et il emprunte les clichés de la littérature de cour. L' emploi de l ' hyperbole lui permet d' amplifier les louanges de la duchesse de qui il attend des faveurs19, à travers la métaphore il concrétise les qualités de sa correspondante20• Parfois il se lance dans des comparaisons longues et hardies, qui relèvent avec prééminence du champ sémantique du soleil, de la lumière et du ciel21, ou dans des exclamations qui traduisent une attitude de respect et de déférence à l'égard de Christine22 et il fait également appel à des oxymorons23• Les gazettes, au contraire, sont proches, tant pour ce qui est de la forme que pour ce qui est du contenu, des dépêches diplomatiques officielles que les Roy son nepveu? Car Madame, je ne pense pas qu'autre qu'eux puissent esperer des graces de cet ordre» (doss. 236/A, f' 2r). 15 «L'image de ma fidélité n'est pas tout à fait effacée dans vostre esprit» (doss. 2 1 8 A, f' 3v); «Cètte constante et invincible protection que V.A.R. daigne continuer de me promettre(...) me rend si glorieux et si ferme dans son service que toute la terre ensemble ne sçauroit m'en detacher ni m'empescher de me sacrifier entierement pour ses inte�ests» (doss. 215/A, f' l r). 16 «Vous possedez toute seule des graces entieres que les autres ne possedent que par raions et par petites parcelles» (doss. 2 1 7/A, f' 2r). 17 «Au moins, Madame, il y a un siecle que VAR me prive de sès lettres et, comme ce silence me fait mourir, je dois croire que V.A., estant naturellement bonne et remplie de misericorde, elle aurait pitié de moi, si elle me conoissoit encore et ne m'avait point oublié» (doss. 2 1 6, ff. l r- l v). 18 «Je ne puis du moins que d'esperer et d' attendre de votre clemence la remission d'une imperfection tres legere et que les yeux de la vengeance seulement ont pu remarquer et condamner» (doss. 2 1 6, ff. 2r-2v). 19 «Ce qui porte le caractere de vostre bien fait vaut cent fois mieux l'or du Perou et touche plus mon ambition que ne feraient toutes les richesses des Indes» (doss. 239/A, f0 2r). 2 0 «Toutes ces adresses ne furent que de petits nuages que les puissants raions de vostre incomparable prudence dissiperent victorieusement» (doss. 236/A, f' Ir). 21 « Vostre bonté ( ...) que par une louange à double entente je veux comparer au soleil qui, aiant epuisé la terre de ses vapeurs et de ses exhalaisons, qui sont ses esprits, et tout ce qu'elle a de meilleur, en fait aprés du nuage dont il se couvre pour ne la plus voir, et mesme des meteores qu' il lance sur elle pour la dechirer» (doss. 224/A, f' 2r). 22 «Ü, madame, que Dieu vous a rendue miraculeuse et que ceux qui ne voient pas qu'il y a quelque chose de celeste en vous sont peu éclairés ou peu instruits des choses divines!» (doss. 226/A, f' l v). 23 «Le deplaisir que j 'ay de sa joie et l amertume que me causent les douceurs qui me le ravissent (doss. 228/C, f' l r).
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