La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

{)ossier 220 1 1 1 du marasin et des marasinetes, du masarin et des masarinetes, duj / [f0 3v] marcassin et des marcassinetes, du maturin et des maturinetes. La pauvre Reyne n ' est pas epargnée et depuis long temps des-ja quand on porta les drapeaux gagnés a la bataille de Rhetel, le meschant peuple crioit: «Voila les cottillons de Dame Anne»3l. M. le Mareschal de Villeroy ne la voit presque plus. M. le Lieutenant crimineJ32, qui est dans ma chambre, me dicte ces mots: «Je vous prie de tèmoigner à Madame Royale, vostre maistresse, les sentiments de joye, de respect et de reconoissance que j ' ay pour l ' honeur qu'elle a fait à mon nepveu Tardieu de Mene-Ville33, lieutenant de Pignerol, de tenir un de ses enfans sur les fonds de baptesme, et dont il m' a donné advis. Il m' escrit qu' elle est incomparable en generosité et que l ' honeur qu' elle luy a fait a consolé le bon homme de M. de Manissi34, et tenu comme lieu de cinquante mille escus qu' il a mangé au service du Roy». �1 La bataille de Rethel, du 15 décembre 1 650, avait marqué la victoire des troupes royales �ur l'armée de Turenne. Cf. Adolphe CHÉ RUEL, Histoire de Francependant la minorité. . . , cit., t. IV, pp. 2 1 2-225. 32 Jacques Tardieu ( 1 593- 1 665). En 1 620 il était conseiller au Parlement de Paris, en 1 635 il fut nommé lieutenant criminel, principal magistrat du Châtelet de Paris. Il en présidait la chambre criminelle chargée, entre autres tâches, de punir les crimes commis sur le territoire de la ville et des faubourgs de Paris, charge qui comprenait l'instruction des procès criminels et, avec l'assistance de sept j uges, le jugement en dernier ressort des cas prévôtaux (Cf. Marcel MARION, op. cit. , p. 335). Sa pingrerie était proverbiale (Cf. Gédéon TAL­ LEMANT, op. cit., t. I, pp. 657-658 et Nicolas BOILEAU Oeuvres complètes, Paris, Gal­ limard «Bibliothèque de la Pléïade», 1 966, pp. 43, 69, 449, 753-754) au point que Molière s'en serait inspiré pour son Avare. En 1 665 il fut assassiné avec sa femme par deux voleurs qui étaient pénétrés dans leur maison Cf. Arlette LEBIGRE, Les dangers de Paris au XVII' . siècle. L 'assassinat de Jacques Tardieu, lieutenant criminel au Châtelet de Paris, et de sa femme (24 août 1665 ), Paris, Albin Michel, 1 99 1 . Cf. aussi DN, cit. , t. XVIII, col. 786-787. · 33 Charles Gabriel Tardieu, chevalier et seigneur de Melleville, marquis de Malaissie. En 1644 il eut la commission de lieutenant du roi de Pignerol pour y commander en l'absence · du sieur de Malaissie, son oncle, lieutenant général et gouverneur de Pignerol. Maître de , camp en 1 652, en 1 656 il reçut un brevet de conseiller d' É tat pour s'être distingué à Casai et à Turin. En 1 667 il fut nommé maréchal de camp. En 1 643 il épousa Geneviève Hebert ·dont il eut Jacques-François, Chretienne-Charlotte qui porte le prénom de sa marraine, la , duchesse de Savoie, et Catherine-Nicole. Cf. DN, cit. , t. XVIII, col. 787-788. 34 Henri Martin Tardieu, marquis de Malaissie (?- 1666), lieutenant des gardes en 1 6 1 7 , gouverneur d e l a ville e td e l a citadelle de Pignerol de 1 633 jusqu'au mois décembre 1650.