La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

rjPossier 22 1 1 1 5 Et on croit que la passion que ce Prince a de luy donner pour successeur M. :�e� Chavigni, sa creature (depuis qu' il l ' a fait sortir du Havre' où le Cardinal 1;. avoit relegué), n'enflame beaucoup sa colere et n'augmente politiquement son avers10n. M. de Lione est assés bien et aura plus de bonne fortune qu'on n'esperoit , ci es jours passés. Il n'a point d' enemis et M. le Prince loue la civilité avec laquelle il a tous­ j:t)urs agi et traité avec luyr. // [f0 3v] M. le Prince ne cesse point de se plaindre et de se macquer :a:nvertement du comte de Harcourt, qu'il appelle le Cadet la Perle, par mepris, à cause de la perle qu' il a à l' oreille. Ce Comte fait aussi grand bruit de son costég. 'M. le mareschel de Villeroy a esté receu aujourd'hui conseiller honoraire âU Parlement; d'où les plus simples ont inferé qu'il a fait le double jeu et ' ÇOntribué à l' eloignement du Cardinal7. ta Chambre des Comptes a enfin veriffié les patentes de 1 ' admirauté en faveur de M. de Vandome et de M . de Beaufort pour la sur-vivance, mais avec une restriction qui les importuneh beaucoup, c'est que le Roy nommera tous les officiers et qu'ils n' auront que neufs ans durant le droict d'anchrage, a:prés quoi il faudra y revenir par nouvelles provisions8• M. le duc de Guise9 a fait donner vingt-mille francs à Madame de 71 Villeroi et le maréchal d' É tampes furent reçus conseillers ordinaires le 3 mars. Cf. Journal du Parlement, cit., p. 55; Jean VALLIER, op. cit., t. p. 302; Gazette du 4 mars, p. 248. 8 Le 28 février le duc de Vendôme reçut la charge d'amiral de France et de surintendant des mers et le duc de Beaufort sa survivance. Cf. ms. fr. 25025, f0 3 83v; DUBUISSON­ AUBENAY, cit. , t. Il, pp. 23-24. Sur la question de l'amirauté cf. doss. 2 1 7, note 48. 9 Henri Il de Lorraine, duc de Guise ( 1 6 14- 1 664). Destiné à la carriére ecclésiastique, à 1 5 ans i l était déjà archevêque de Reims. En 1 640, après l a mort de son frère aîné et de son père, il decida de se défroquer. En 1 641 il fut condamné à mort par contumace pour avoir conspiré contre Richelieu mais il fut gracié en 1 643. En 1 647, se trouvant à Rome pour obtenir l'annullation d'un mariage précédent et pouvoir ainsi épouser Suzanne Pons, il se rendit à Naples, où le peuple se soulevait contre les Espagnols, et il se fit élire par les Napolitains généralissime, en revendiquant un droit sur ce territoirejadis tenu par un de ses ancêtres. Il ne fut pas soutenu dans cette entreprise par la France et il fut fait prisonnier par les Espagnols. Il resta détenu à Madrid pendant quatre ans. Il fut libéré en 1 65 1 (cf. doss.

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